PARIS (AP) - Les autorités françaises ont "salué"
samedi la décision prise par la Libye de renoncer à
ses programmes d'armes de destruction massive (ADM), "sous
le contrôle des organisations internationales", tout
en appelant à la conclusion rapide des négociations
franco-libyennes sur l'attentat du DC-10 d'UTA.
La France "salue (...) les efforts du Royaume-Uni et des
Etats-Unis qui ont permis de parvenir à ce résultat",
a déclaré le ministre français des Affaires
étrangères Dominique de Villepin dans une courte
déclaration au Quai d'Orsay.
Il réagissait aux propos du chef de l'Etat libyen Moammar
Kadhafi, qui a officiellement confirmé vendredi que son
pays avait bien tenté par le passé de mettre au
point des ADM, mais avait depuis décidé de démanteler
ces programmes. L'annonce, fruit de pourparlers secrets de neuf
mois entre Londres, Washington et Tripoli, a d'abord été
dévoilée par le Premier ministre britannique Tony
Blair et le président américain George W. Bush.
Après l'Iran, qui a signé jeudi le protocole additionnel
du Traité de non-prolifération nucléaire
(TNP), "c'est maintenant la Libye qui s'engage dans la voie
du désarmement et c'est un succès pour toute la
communauté internationale", ajouté M. De Villepin.
Selon lui, l'annonce libyenne constitue un "pas important"
pour le plein retour de ce pays dans la communauté internationale.
"Ainsi se confirme l'efficacité de la démarche
politique pour apporter une réponse pacifique aux défis
majeurs que constitue aujourd'hui dans le monde le risque de prolifération",
a fait valoir M. de Villepin, en défendant l'approche prônée
par Paris pour le règlement des conflits internationaux.
"Cette démarche constitue un exemple et nous souhaitons
que d'autres Etats puissent s'engager résolument dans cette
voie".
Si la Libye s'amende sur le dossier des ADM, elle n'a pas encore
honoré toutes ses obligations, a toutefois observé
le chef de la diplomatie française. "Les engagements
pris par les autorités libyennes à propos de l'affaire
UTA doivent être mis en oeuvre sans délai",
a-t-il souligné. Les discussions en cours entre la Libye
et les représentants des familles des victimes "ont
connu récemment des progrès" et Paris souhaite
"vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un
règlement définitif".
Après l'attentat contre le DC-10 d'UTA au-dessus du Niger,
le 19 septembre 1989 (170 morts), la France a accepté la
levée en septembre dernier des sanctions onusiennes frappant
la Libye, bien que n'ayant reçu aucune indemnisation, contrairement
à Londres et Washington. Les difficiles tractations pour
l'indemnisation dans l'affaire UTA se poursuivent toujours.
"Nous sommes forts, nous le voyons bien, quand la communauté
internationale avance unie", a encore observé M. De
Villepin. "La clé aujourd'hui pour faire face au défi
de la prolifération, comme à tous les autres, c'est
bien de tout faire pour affirmer et développer l'unité
de la communauté internationale."
AP
tl/mw
|