victimes attentat

(samedi 20 décembre 2003, 13h53)

Paris salue la décision de Tripoli et insiste sur le dossier UTA


PARIS (Reuters) - Tout en saluant la décision libyenne de renoncer à ses armes de destruction massive, Dominique de Villepin a souhaité samedi qu'un accord définitif puisse être trouvé rapidement avec Tripoli sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA.

L'annonce de la Libye, vendredi, "constitue un pas important vers le plein retour de ce pays dans la communauté internationale", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, lors d'une brève allocution au Quai d'Orsay.

Dans cette perspective, les engagements pris par la Libye dans le dossier de l'attentat du DC-10 d'UTA de septembre 1989 "doivent être mis en oeuvre sans délai", a poursuivi le chef de la diplomatie française.

"Les discussions en cours entre les représentants des familles et la fondation Kadhafi ont connu récemment des progrès. Nous souhaitons vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement définitif", a insisté Dominique de Villepin.

Début décembre à Tunis, Jacques Chirac avait annoncé la reprise des négociations entre les familles et la fondation Kadhafi, dirigée par le fils du colonel-président, Saïf el-Islam.

Le chef de l'Etat avait alors déclaré que la France souhaitait voir la Libye réintégrer la communauté internationale, ajoutant que les autorités françaises étaient "particulièrement attachées" à renouer des relations normales avec Tripoli.

Il avait ensuite publiquement regretté qu'aucune solution n'ait pu être trouvée en marge du forum "5+5", réunissant cinq Etats du sud de l'Europe (Portugal, Espagne, Italie, France et Malte) et les cinq Etats membres de l'Union du Maghreb arabe (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie).


AFFIRMER L'UNITE INTERNATIONALE

Les négociations sur l'indemnisation des proches des 170 victimes de l'attentat au-dessus du désert du Ténéré, au Niger, ont été relancées après la signature d'un accord, en août, entre la Libye et les Etats-Unis dans le dossier de Lockerbie.

Un accord de principe franco-libyen a été trouvé en septembre, ouvrant la voie à la levée des sanctions économiques imposées par les Nations unies au régime de Mouammar Kadhafi que Paris menaçait de bloquer tant que l'affaire du DC-10 n'était pas réglée.

Mais les discussions sur la finalisation de l'accord - et notamment sur le montant des indemnisations - achoppent depuis.

Pour autant, Paris se réjouit de la décision libyenne, qui constitue "un pas important vers (son retour) dans la communauté internationale", a expliqué Dominique de Villepin.

Tripoli a accepté d'abandonner son programme d'armes non conventionnelles à la suite de rencontres avec des experts britanniques et américains organisées depuis plusieurs mois.

Cette annonce survient une semaine après l'arrestation, par les soldats de la coalition américano-britannique, de Saddam Hussein en Irak.

Pour le ministre français, qui a salué les efforts diplomatiques des deux alliés anglo-saxons, cette avancée de la Libye sur la voie du désarmement est "un succès pour toute la communauté internationale".

"Ainsi se confirme l'efficacité de la démarche politique pour apporter une réponse pacifique au défi majeur (de la) prolifération", a estimé le chef de la diplomatie française.

Dominique de Villepin a lui-même négocié, avec ses homologues allemand et britannique, un accord avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien à la fin du mois d'octobre.

"Nous sommes forts quand la communauté internationale avance unie. La clé aujourd'hui pour faire face au défi de la prolifération, comme à tous les autres défis, c'est bien de tout faire pour développer et affirmer l'unité de la communauté internationale", a-t-il insisté.

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