PARIS (AFP) - Un accord d'indemnisation
entre Tripoli et les familles des victimes de l'attentat décembre
1989 contre un DC-10 de la compagnie française UTA, attribué
à la Libye, pourrait être conclu vendredi, ont annoncé
jeudi tant les responsables libyens que les familles des victimes.
La France attendait depuis plusieurs mois un tel accord, alors
que les Etats-Unis ont déjà obtenu une indemnisation
pour un attentat contre un avion de la compagnie américaine
Panam, également attribué à la Libye.
Cet accord franco-libyen pourrait se conclure en marge d'une
visite du ministre libyen des Affaires étrangères
vendredi dans la capitale française.
Le futur accord d'indemnisation a été annoncé
jeudi au plus niveau du régime libyen, puisque c'est l'un
des fils du dirigeant Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qui
l'a annoncé à l'AFP.
"Demain (vendredi), la Fondation (de bienfaisance Kadhafi)
et le collectif des familles des victimes vont signer un accord",
a déclaré Saïf al-Islam Kadhafi, président
de cette fondation qui représente la Libye dans cette affaire.
Plus tôt jeudi, le collectif des familles françaises
des victimes de l'attentat avait indiqué espérer
conclure vendredi cet accord avec une délégation
libyenne actuellement à Paris.
"Nous espérons conclure les négociations vendredi
(...). Les discussions sont constructives mais il y a encore des
problèmes lourds à résoudre", a déclaré
à l'AFP le porte-parole du collectif, Guillaume Denoix
de Saint-Marc, sans préciser la nature de ces difficultés.
Quelques heures plus tard, après l'annonce par Tripoli
de la signature imminente d'un accord, le même porte-parole
affirmait que "tout n'était pas réglé"
et que les négociations se poursuivaient toujours, même
s'il estimait qu'il y avait de "grandes chances" pour
qu'un accord soit signé vendredi.
Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahmane
Chalgham a quitté jeudi Tripoli pour Paris, où il
s'entretiendra avec les responsables français des relations
bilatérales et de l'affaire de l'UTA.
M. Chalgham, qui doit regagner Tripoli vendredi, rencontrera
Dominique de Villepin et pourrait être reçu par le
chef de l'Etat, Jacques Chirac, a-t-on précisé de
source libyenne.
Le ministre libyen discutera "des moyens de renforcer les
relations entre les deux pays et évoquera entre autres
l'affaire de l'indemnisation" des familles des victimes de
l'attentat de décembre 1989 contre le DC-10 d'UTA au-dessus
du désert du Ténéré au Niger, selon
la même source.
La signature d'un accord d'indemnisation a été
ces derniers mois présentée à plusieurs reprises
comme imminente sans qu'elle se concrétise.
L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités,
dont 54 Français.
Un accord de principe avait été signé le
11 septembre entre les représentants des familles de victimes
et la Fondation Kadhafi, prévoyant un engagement à
conclure les négociations d'indemnisation dans un délai
d'un mois.
A la veille de l'expiration de ce délai, le président
Jacques Chirac avait rappelé à la Libye ses engagements,
avertissant que s'ils n'étaient pas tenus la France en
tirerait des conséquences "sans agressivité
et sans faiblesse". Cette mise en garde avait conduit à
une reprise du dialogue.
M. Chalgham, s'entretiendra avec M. de Villepin "vendredi
à 16H00 (15H00 GMT)" et les deux ministres tiendront
un point de presse commun "à l'issue de cet entretien"
une heure plus tard, a précisé jeudi le ministère
français des Affaires étrangères.
A la veille de l'expiration de ce délai, le président
Jacques Chirac avait rappelé à la Libye ses engagements,
avertissant que s'ils n'étaient pas tenus la France en
tirerait des conséquences "sans agressivité
et sans faiblesse". Cette mise en garde avait conduit à
une reprise du dialogue.
M. Chalgham, s'entretiendra avec M. de Villepin "vendredi
à 16H00" et les deux ministres tiendront un point
de presse commun "à l'issue de cet entretien"
une heure plus tard, a précisé jeudi le ministère
français des Affaires étrangères. |