PARIS (AP) - Le ministre libyen des Affaires étrangères
Abderrahmane Chalgham effectue jeudi et vendredi une visite officielle
en France, a annoncé jeudi le Quai d'Orsay, suscitant l'espoir
d'un règlement du différend avec Tripoli sur l'indemnisation
des familles des victimes du DC-10 d'UTA.
M. Chalgham rencontrera son homologue français Dominique
de Villepin vendredi à 16h, et les deux hommes s'exprimeront
devant la presse à l'issue de cet entretien, ajoute le
ministère dans un communiqué.
Au cours de sa visite, le ministre libyen aura également
des entretiens au Sénat et à l'Assemblée
nationale, ainsi que des contacts avec le MEDEF et la Chambre
de commerce franco-libyenne, ajoute-t-on de même source.
Le collectif des familles de victimes conduit par Guillaume Denoix
de Saint Marc espère que cette visite officielle permettra
de conclure les difficiles négociations engagées
avec la Fondation Kadhafi, jusqu'alors infructueuses.
"Les discussions se poursuivent dans un climat positif",
a assuré M. Denoix de Saint Marc à l'Associated
Press, souhaitant qu'aucune interférence ne vienne troubler
les pourparlers avec la délégation libyenne.
"On a vu, à d'autres occasions, des événements
tout faire exploser, alors je reste prudent", a-t-il ajouté.
"Il faut qu'on nous laisse travailler."
La France avait accepté en septembre dernier la levée
des sanctions onusiennes frappant la Libye, bien que n'ayant reçu
aucune indemnisation après l'attentat contre le DC-10 au-dessus
du Niger, le 19 septembre 1989 (170 morts), contrairement à
Londres et Washington en réparation de l'attentat de Lockerbie,
le 21 décembre 1988 (270 morts). Les tractations entre
la Fondation Kadhafi et le collectif s'éternisant, Paris
avait rappelé Tripoli à l'ordre.
Contactées par l'AP, des sources proches de la Fondation
Kadhafi ont confirmé jeudi que M. Chalgham était
à Paris pour annoncer conjointement avec son collègue
français la signature d'un accord entre cet organisme libyen
et le collectif des familles de victimes.
De mêmes sources, on ajoute qu'en vertu de l'accord envisagé,
chacune des familles concernées pourrait obtenir une indemnisation
d'un montant maximal d'un million de dollars (800.000 euros).
Par comparaison, les familles des victimes de Lockerbie ont été
indemnisées à hauteur de dix millions de dollars
par passager ayant péri dans l'attentat de 1988 contre
un Boeing de la PanAm.
Le 20 décembre, Dominique de Villepin affirmait que "les
engagements pris par les autorités libyennes" à
propos de l'affaire UTA devaient être "mis en oeuvre
sans délai". Faisant état de "progrès"
dans les discussions, il ajoutait que la France souhaitait "vivement
qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement
définitif".
AP
tl/mw/com
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