victimes attentat

(jeudi 8 janvier 2004, 19h22)

DC-10 d'UTA: vers la signature vendredi d'un règlement définitif du contentieux franco-libyen


PARIS (AP) - Le long contentieux entre Tripoli et les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA, survenu en 1989 au-dessus du Niger, devrait trouver un règlement définitif vendredi, à l'occasion de la visite officielle en France du ministre libyen des Affaires étrangères Abderrahmane Chalgham.

Arrivé à Paris dès jeudi, M. Chalgham rencontrera son homologue français Dominique de Villepin vendredi à 16h au Quai d'Orsay, et les deux hommes s'exprimeront devant la presse à l'issue de cet entretien. Le chef de la diplomatie libyenne sera ensuite reçu à l'Elysée par le président Jacques Chirac.

Au cours de sa visite, le ministre libyen aura également des entretiens au Sénat et à l'Assemblée nationale, ainsi que des contacts avec le MEDEF et la Chambre de commerce franco-libyenne, a précisé le Quai d'Orsay. Mais sa venue à Paris est avant tout liée à l'accord attendu entre le collectif des familles de victimes, conduit par Guillaume Denoix de Saint Marc, et la Fondation Kadhafi, que préside Saïf al-Islam, l'un des fils du chef de l'Etat libyen.

"Les discussions se poursuivent dans un climat positif", a assuré jeudi après-midi M. Denoix de Saint Marc à l'Associated Press, souhaitant qu'aucune interférence ne vienne cette fois troubler les pourparlers avec la délégation libyenne.

"On a vu, à d'autres occasions, des événements tout faire exploser, alors je reste prudent", a-t-il ajouté, dans une allusion au revirement libyen du 3 décembre dernier, alors qu'un accord de principe venait d'être conclu. "Il faut qu'on nous laisse travailler."

La France avait accepté en septembre dernier la levée des sanctions onusiennes frappant la Libye, bien qu'aucun accord n'ait été trouvé avec Tripoli sur la hausse des dédommagements accordés aux familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, le 19 septembre 1989 (170 morts), contrairement aux très substantielles réparations acceptées pour l'attentat de Lockerbie, le 21 décembre 1988 (270 morts).

En 1999, après la condamnation par contumace de six Libyens pour l'attentat d'UTA, Tripoli s'était engagé à payer 35 millions de dollars, soit 3.000 à 30.000 euros pour chacune des parties civiles, au nombre de 313 dans ce dossier.

Quatre ans plus tard, les tractations entre la Fondation Kadhafi et le collectif des familles s'éternisant, Paris avait rappelé Tripoli à l'ordre en octobre dernier, brandissant la menace de "conséquences".

Contactées par l'AP, des sources proches de la Fondation Kadhafi ont confirmé jeudi que M. Chalgham était à Paris pour annoncer conjointement avec son collègue français la signature d'un accord entre cet organisme libyen et le collectif des familles. Une cérémonie réunissant les deux parties serait prévue vendredi vers 9h (heure française) à Paris.

De mêmes sources, on ajoute qu'en vertu de l'accord envisagé, chacune des familles concernées devrait obtenir une indemnisation d'un montant maximal d'un million de dollars (800.000 euros). Par comparaison, les familles des victimes de Lockerbie ont été indemnisées voilà neuf mois à hauteur de dix millions de dollars par passager ayant péri dans l'attentat de 1988 contre un Boeing de la PanAm.

Le 20 décembre, Dominique de Villepin affirmait que "les engagements pris par les autorités libyennes" à propos de l'affaire UTA devaient être "mis en oeuvre sans délai". Faisant état de "progrès" dans les discussions, il ajoutait que la France souhaitait "vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement définitif".

AP
tl/mw/com

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