victimes attentat

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(vendredi 9 janvier 2004, 10h04)

DC-10 d'UTA: un accord signé vendredi selon les familles et la Libye


PARIS (AFP) - Un accord d'indemnisation entre Tripoli et les familles des victimes de l'attentat de décembre 1989 contre un DC-10 de la compagnie française UTA, attribué à la Libye, devrait être conclu vendredi ont annoncé jeudi tant les responsables libyens que les familles des victimes.

Une délégation libyenne est arrivée vendredi à 09h20 au siège d'un cabinet d'avocat parisien. L'accord doit être signé avec la délégation libyenne en fin de matinée, a annoncé à l'AFP le porte-parole du collectif des familles, Guillaume Denoix de Saint-Marc. Les familles devraient recevoir un million de dollars par victime, selon une source proche des négociations.

"Nous sommes heureux d'être arrivés à un accord qui met fin à plusieurs années de négociations", a déclaré le directeur de la Fondation Kadhafi, Abdu Salam, avant de pénétrer dans le cabinet d'avocat. Il a par ailleurs fait part d'un accord passé avec les familles pour l'organisation commune d'une cérémonie sur les lieux de la catastrophe au Niger, qui, selon lui, symboliserait la réconciliation entre les deux pays.

Selon une source diplomatique, la Libye aurait accepté de verser par l'intermédiaire de la fondation Kadhafi un million de dollars par famille des 170 victimes de l'attentat, soit un total de 170 millions de dollars.

La France attendait depuis plusieurs mois un tel accord, alors que les Etats-Unis, qui ont déjà obtenu une indemnisation pour un attentat, également attribué à la Libye, contre un avion de la compagnie américaine Panam, ont par ailleurs obtenu, avec le concours de la Grande-Bretagne, que Tripoli renonce à ses armes de destruction massive.

Cet accord franco-libyen devrait intervenir en marge d'une visite du ministre libyen des Affaires étrangères dans la capitale française, qui doit rencontrer vendredi son homologue français Dominique de Villepin et le président Jacques Chirac.

Le futur accord d'indemnisation, attendu depuis plusieurs mois, a été annoncé jeudi au plus haut niveau du régime libyen, puisque c'est l'un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qui l'a indiqué à l'AFP.

"Demain (vendredi), la Fondation (de bienfaisance Kadhafi) et le collectif des familles des victimes vont signer un accord", a déclaré Saïf al-Islam Kadhafi, président de cette fondation qui représente la Libye dans cette affaire.

Le président du Sénat français (chambre haute) Christian Poncelet a pour sa part annoncé, jeudi également, que la question de l'indemnisation des victimes du DC-10 d'UTA était "réglée", à l'issue d'un entretien jeudi soir avec le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahmane Chalgham. "Si Dieu le veut, demain à cette heure-ci, l'affaire de l'UTA sera derrière nous", a confirmé M. Chalgham.

M. Chalgham s'est refusé à préciser le montant des indemnisations accordées aux 170 victimes. "Laissez nous quelque chose à dire demain à notre conférence de presse", a-t-il dit.

Un accord sur l'indemnisation des victimes du DC-10 d'UTA "a été trouvé" et devrait être signé vendredi, a quant à lui affirmé jeudi le porte-parole du collectif des familles, Guillaume Denoix de Saint-Marc.

Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahmane Chalgham est arrivé jeudi à Paris où il a débuté dès jeudi soir des entretiens avec les responsables français à propos des relations bilatérales et de l'affaire de l'UTA.

Le ministre libyen discutera "des moyens de renforcer les relations entre les deux pays et évoquera entre autres l'affaire de l'indemnisation" des familles des victimes de l'attentat de décembre 1989 contre le DC-10 d'UTA au-dessus du Niger, a-t-on indiqué à Tripoli.

La signature d'un accord d'indemnisation a été ces derniers mois présentée à plusieurs reprises comme imminente sans qu'elle se concrétise. L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, en 1989, au-dessus du désert du Ténéré, au Niger.

Un accord de principe avait été signé le 11 septembre entre les représentants des familles de victimes et la Fondation Kadhafi, prévoyant un engagement à conclure les négociations d'indemnisation dans un délai d'un mois.

A la veille de l'expiration de ce délai, le président Jacques Chirac avait rappelé à la Libye ses engagements, avertissant que s'ils n'étaient pas tenus la France en tirerait des conséquences "sans agressivité et sans faiblesse". Cette mise en garde avait conduit à une reprise du dialogue.

M. Chalgham, s'entretiendra avec M. de Villepin "vendredi à 16H00 (15H00 GMT)" et les deux ministres tiendront un point de presse commun "à l'issue de cet entretien" une heure plus tard, a précisé jeudi le ministère français des Affaires étrangères.

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