PARIS (AP) - Guillaume Denoix de Saint Marc, le porte-parole du
collectif des familles des 170 victimes de l'attentat du DC-10
d'UTA commis au-dessus du Niger en 1989, a salué l'accord
d'indemnisation conclu vendredi comme une "volonté
de réconciliation".
"Le geste fait aujourd'hui par la Fondation Kadhafi est
un geste que nous ressentons de façon très positive,
comme une volonté de réconciliation" entre
les familles" des 170 victimes de 18 nationalités
(dont 54 Français) et le "peuple libyen", a-t-il
déclaré lors d'une conférence de presse à
laquelle participaient des membres de la Fondation Kadhafi, et
des familles de victimes dans un hôtel parisien.
"Ce geste va nous permettre enfin d'entamer notre travail
de deuil, de (...) commencer à cicatriser les plaies qui
étaient ouvertes et, tout en gardant la marque du passé,
de regarder vers l'avenir".
Rappelant que les négociations, entamées en février
2002, n'avaient pas été exemptes de "différends",
Guillaume Denoix de Saint Marc a toutefois observé qu'elles
s'étaient déroulées dans "un respect
mutuel". Il a tenu à remercier la Fondation Kadhafi
"d'avoir compris" la demande des familles, d'y avoir
"accédé" et de "permettre qu'on puisse
effectivement oeuvrer à la réconciliation"
entre les deux pays.
"Dieu merci, nous avons pu enfin arriver à clore
une page du passé et nous espérons qu'une nouvelle
ère privilégiée" va s'ouvrir entre Tripoli
et Paris, a déclaré pour sa part Saleh Abdul Salam
Saleh, directeur exécutif de la Fondation Kadhafi.
Chez les familles présentes à la conférence
de presse, l'heure était à la satisfaction. Après
14 ans d'épreuve, "nous allons pouvoir avancer sur
la voie de l'apaisement et de la sérénité",
a déclaré Brigitte Moret, dont la soeur, hôtesse
de l'air, est morte dans l'attentat.
"C'est un peu surréaliste de voir des Libyens signer
devant nous un acte officiel" et de "chercher à
avoir un contact avec nous", a pour sa part commenté
Françoise Tenenbaum, qui a perdu son frère dans
l'explosion au-dessus du Ténéré.
Guillaume Denoix de Saint Marc a confié à l'agence
Associated Press qu'il souhaitait se rendre avec les familles
sur les lieux de l'attentat, "idéalement le 19 septembre
2004", date du 15e anniversaire du drame.
AP
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