victimes attentat

(lundi 19 avril 2004, 20h51)

Le principe d'une visite de Jacques Chirac en Libye acquis, mais aucune date fixée


PARIS (AP) - Premier pas important dans la normalisation des relations entre Paris et Tripoli. Jacques Chirac a reçu lundi à l'Elysée le Premier ministre libyen Choukri Ghanem, qui entamait une visite officielle de trois jours marquant une nouvelle étape dans le réchauffement entre les deux pays.

C'est la signature de l'accord sur l'indemnisation des victimes du DC-10 d'UTA le 9 janvier dernier, et la décision du colonel Kadhafi de renoncer à tous ses programmes d'armes de destruction massive, annoncée en décembre, qui a permis d'entamer cette normalisation. Les relations ont pu être relancées sur de nouvelles bases, précisait-on à l'Elysée.

A l'occasion de l'entretien, qui a duré un peu moins d'une heure, l'Elysée a précisé que le principe d'une visite de Jacques Chirac en Libye avait été "accepté", mais "aucune date fixée". Le président français lui a fait savoir que cette visite aurait lieu "très bientôt", a précisé pour sa part Choukri Ghanem.

L'invitation du Guide de la révolution libyenne à Jacques Chirac lui avait été transmise par son fils Saïf al-Islam, l'un des artisans de l'accord de règlement sur UTA, lors de sa visite début mars à Paris.

Quant à une éventuelle visite du colonel Kadhafi en France, elle ne pourra intervenir qu'après la venue de Jacques Chirac en Libye, avait précisé à l'époque Saïf Al-Islam.

Lundi, le Premier ministre libyen s'est ensuite rendu à l'Hôtel Matignon, où il a signé plusieurs accords économiques et de coopération, avant de dîner avec ses hôtes.

Les accords signés lundi avec le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin visent notamment à favoriser les investissements réciproques, en leur donnant un environnement juridique plus sûr. La Libye, qui avait accumulé une dette de 44,4 millions d'euros à l'égard de la compagnie française d'assurance-crédit à l'export COFACE, a accepté lundi de s'acquitter de sa dette. Les deux pays souhaitent également intensifier leurs relations dans les domaines du pétrole, du gaz et de l'électricité, mais aussi du tourisme.

Les ministres des Finances de deux pays doivent se rencontrer pour discuter du développement de la coopération économique entre les deux pays.

Paris et Tripoli entendent par ailleurs renforcer leur coopération en matière culturelle, scientifique et technique. Ils envisagent notamment, à terme, la création d'un centre culturel libyen à Paris. L'accueil des étudiants libyens en France sera aussi facilité.

"Nos deux pays coopèrent. Nous avons quasiment les mêmes vues au sujet des différents problèmes, que ce soit au Proche-Orient ou en Irak", a déclaré le Premier ministre libyen.

"Les relations économiques entre la Libye et la France sont en plein développement et en pleine évolution", a ajouté M. Ghanem, qui a aussi voulu remercier le président français sur ses prises de position sur les Palestiniens et sur l'Irak.

Au cours de sa visite, il se rendra également à Toulouse, et rencontrera mercredi le chef de la diplomatie française Michel Barnier.

Dans le même temps, à Bruxelles, des responsables de l'UE et du gouvernement belge ont expliqué être en pourparlers avec la Libye sur une éventuelle visite au siège de l'Union européenne du dirigeant libyen, mais précisé qu'aucune date n'avait été fixée.

En revanche, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Rudy Huygelen a démenti des informations publiées dans la presse selon lesquelles cette visite aurait lieu le 27 avril. "Cela n'est pas confirmé", a-t-il dit.

En janvier, après l'annonce choc de Tripoli et sa décision d'ouvrir son pays aux inspections en matière nucléaire, le président de la Commission Romano Prodi avait invité le colonel Kadhafi à venir à Bruxelles. Mais on précisait lundi à la commission que la date en est toujours en discussion.

Rudy Huygelen a en revanche précisé que si le dirigeant libyen venait à Bruxelles pour des discussions à l'UE, il aurait aussi des entretiens bilatéraux avec les dirigeants belges.

Tripoli n'a pas reconnu formellement sa responsabilité dans l'attentat du vol 772 d'UTA, le 19 septembre 1989 au-dessus du Niger, qui avait fait 170 morts.

AP
nc/par-div/co/sop

Retour au menu presse 2004