victimes attentat

(lundi 16 juin 2004)

Libye
Les paris de l'ex-paria


de notre envoyé spécial Vincent Hugeux

Longtemps jugé infréquentable, Muammar al-Kadhafi paraît prêt à tout pour renouer avec l'Occident. Sous le regard perplexe de son peuple


Les huit écrans d'ordinateur de cette boutique sombre et bleutée, nichée dans une ruelle de la médina de Tripoli, diffusent une lueur lunaire. Les uns éclairent le visage de gamins piailleurs épris de fusillades vidéo. Les autres, celui d'accros du Web, ados et adultes. Une gazelle nu-tête en saharienne turquoise suspend son «chat» pour venir enlacer le gérant du cybercafé et lui ravir sa bouteille de bière sans alcool. Indifférent au tumulte, un barbu placide surfe en silence. Ce futur ingénieur visite tour à tour les sites de la Fondation mondiale Kadhafi pour la bienfaisance, qu'anime Seïf al-Islam al-Kadhafi, fils cadet et dauphin supposé du Guide de la révolution libyenne, de la Juventus de Turin et - on n'est pas de bois - de Miss Liban. A leur manière, les internautes tripolitains ont anticipé l'ouverture vers l'Occident de la Jamahiriya, cet «Etat des masses» jugé naguère infréquentable. Le retour en grâce hâtif de Muammar al-Kadhafi, paria planétaire soudain promu au rang de parangon de la sagesse orientale, suscite chez eux un mélange d'espérance et de perplexité. Bien sûr, la jeunesse de Tripoli ou de Benghazi - près de 1 000 kilomètres plus à l'est - rêve d'Europe, d'Amérique, de visas et de libertés. Mais les volte-face du qaïd ont fini par déboussoler les aînés. Pas facile de suivre le Guide.

Vu d'ici, le défilé des éminences euro-américaines a lui aussi de quoi donner le tournis. L'Italien Silvio Berlusconi, l'Américain William Burns, secrétaire d'Etat adjoint, puis le Britannique Tony Blair. Et l'on annonce la venue, en juillet, de Jacques Chirac. C'est pourtant à Bruxelles, siège de la Commission européenne, que l'ex-damné décrocha, les 27 et 28 avril, son brevet de respectabilité. Traité avec une déférence insolite par son vieil ami Romano Prodi, le «bouillant colonel», inusable cliché, se hissa à la hauteur de sa légende. On le verra planter sa tente bédouine sur la pelouse du château de Val Duchesse, entraîner dans le sillage de son boubou sahélien sa garde rapprochée, escouade d'amazones en treillis bleu marine, puis asséner aux parlementaires belges interloqués que la démocratie représentative n'est qu'une «imposture».

Pour mettre un terme à sa quarantaine, le timonier de la «Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste» aura mis le prix. Au fil des ans, l'ancien Etat voyou a reconnu sa responsabilité dans maints attentats terroristes, quitte à indemniser les familles des victimes. Qu'il s'agisse de l'explosion en vol d'un Boeing de Pan Am à l'aplomb de Lockerbie (Ecosse) - 270 morts en décembre 1988 - ou du crash dix mois plus tard d'un appareil d'UTA dans le désert du Ténéré - 170 tués - Tripoli a racheté ses crimes en dollars. De même, la vérité sur le drame de La Belle, ce night-club berlinois où périrent voilà huit ans deux GI, passe pour imminent. Quoique tardif, un autre aveu a pesé lourd. Le 19 décembre 2003, au terme de neuf mois de palabres secrètes menées avec Washington et Londres, la Libye saborde un arsenal nucléaire, biologique et chimique dont elle niait l'existence. Mieux, elle «balance» ses fournisseurs, pakistanais et nord-coréens notamment. Repentir ambigu: peu avant l'accord, on arraisonnait un cargo allemand en route pour Tripoli, les soutes lestées de pièces de centrifugeuses, maillons essentiels de l'enrichissement de l'uranium.

Il n'empêche: l'ancienne colonie italienne obtient la levée des sanctions onusiennes et l'allégement de l'embargo made in USA, prélude au retour en force des pétroliers américains. Qui l'eût cru? Un parfum d'or noir flotte sur ces retrouvailles: le désert libyen, encore largement inexploré, recèle un brut d'excellente qualité. Nul doute que la réclusion punitive de Tripoli a hâté le revirement du colonel, bien antérieur à la débâcle de Saddam Hussein ou à la tragédie du 11 septembre 2001. Muammar al-Kadhafi fut l'un des plus prompts à condamner le carnage des tours jumelles de Manhattan. Et il s'empressa d'exhumer le mandat d'arrêt lancé dès 1995 contre Oussama ben Laden, soupçonné d'orchestrer les maquis islamistes laminés depuis lors en Cyrénaïque. «Nous combattons dans la même tranchée», tonne celui que le défunt Ronald Reagan tenait pour un «chien enragé». Pieux croyant séduit par le socialisme réel, au point d'encourir des procès en apostasie, le Guide n'a jamais ménagé les «cheikhs obtus et rétrogrades», enclins à miser sur la facture sociale de l'isolement. Voilà de quoi adoucir le profil de cet improbable allié, passé sur l'autre rive de l'axe du mal.

Il est tentant de gloser sur les foucades, les colères et les lubies du qaïd; de s'égarer dans les méandres de ses écrits abscons (1); de scruter les sorties théâtrales de ce Fregoli des sables, capable de parader le même jour en djellaba, en costard immaculé et en veste d'apparat. Mais ces frasques masquent mal le pragmatisme du despote, mû avant tout par l'instinct de survie. Le vétéran des chefs d'Etat arabes - il fêtera le 1er septembre prochain ses trente-cinq ans de pouvoir sans partage - doit sa longévité à un sens inné du louvoiement. «Il a toujours deux, voire trois fers au feu», constate un confident de son héritier présomptif, Seïf. En Bédouin madré, Kadhafi choie les caciques tribaux, soigne les galonnés et les rares rescapés de l'épopée révolutionnaire, tout en flattant la jeune garde du business. Dès lors, comment tenir pour acquise la conversion de ce prince de l'équivoque? Lors de son escapade bruxelloise, le Guide s'est livré à un tortueux plaidoyer en faveur du terrorisme, unique recours laissé à l'opprimé. L'entourage peine à épouser le nouveau cours. Directeur de l'Académie de la Jamahiriya, le philosophe Rajab Boudabbous soutient sans ciller que le régime «n'a rien à voir avec Lockerbie». Conservateur en chef de l'utopie kadhafiste, ce casuiste marxisant, diplômé de l'université d'Aix-en-Provence, où il plancha sur la «liberté sartrienne», concède du bout des lèvres quelques «erreurs», telle la brutale étatisation du commerce de 1973. Le peuple boude les réunions des Congrès populaires, cellules de base de la Jamahiriya? «Nous pourrions aisément forcer les gens à y assister. Mais mieux vaut faire de la pédagogie.»

Une évidente impatience populaire

Un brouillard tenace voile aussi le chantier économique. Le credo semble limpide: haro sur le secteur public, inefficace et pléthorique; gloire à l'entreprise privée et aux capitaux étrangers. On prédit la privatisation de 360 sociétés d'ici à 2008. Las! les lois revues et corrigées peinent à effacer des décennies de routine et d'incurie. Issue d'une lignée prospère de commerçants de Benghazi, Ibtisam ben Amer détient depuis deux ans la franchise du chocolatier Jeff de Bruges. Une réussite, en dépit de revers fâcheux: il arrive qu'une cargaison végète une semaine à l'aéroport de Tripoli. «Un détail, nuance Ibtisam. L'âge d'or des affaires commence.» Adel Ali Alfadly ne peut qu'acquiescer. Cet ingénieur en aéronautique a atterri dans le fauteuil de patron de Golden Beaches. Réceptions, mariages, tourisme: la société de services familiale doit son aisance aux amitiés haut placées de ses dirigeants et à l'émergence d'une caste de nouveaux riches. Pour autant, maints investisseurs et nombre d'exilés bardés de diplômes attendent pour plonger que se dissipe le flou. «On sent que ça bouge, note un Suédois. Hélas! la corruption, absente à l'ère du purisme révolutionnaire, fleurit à tous les échelons depuis dix ans.»

Dans les rues et les souks, l'impatience devient palpable. Bercés par le Net et les chaînes satellitaires, les enfants de l'embargo se demandent vers quels cieux s'évapore le pactole pétrolier. «Regarde ma rue! peste un boutiquier de Benghazi dans un sabir fait d'arabe, d'italien et d'anglais. C'est sale et c'est moche. Voilà cinq mois que je suis dingue d'une fille, et je n'ai pas de quoi lui offrir une bague.» Sur le front de mer tripolitain, Taher vend chaque après-midi des cigarettes en rêvant à son enfance galloise. «Ça me paie le transport jusqu'au lycée, et parfois un CD de Britney Spears ou de Jennifer Lopez.» Si les loyers restent dérisoires, le chômage touche 30% des actifs. Les autres perçoivent avec deux ou trois mois de retard des traitements gelés depuis des lustres. Le naufrage de l'enseignement et de la santé garnit les caisses des écoles et des cliniques privées. Les mieux lotis filent consulter en Tunisie, voire en Europe, des médecins libyens expatriés. Importée d'Egypte, du Maroc, voire de Turquie, avec l'aval d'officiers de renseignement en quête d'indics, la drogue ronge le tissu social. C'est d'ailleurs pour endiguer ce fléau que naquit la fondation du cadet Kadhafi. Un temps toléré par le Guide soi-même, l'envol de la prostitution a fissuré les traditions. Au point qu'il fallut rapatrier par avion des bourgeoises oisives parties monnayer leurs charmes au Caire. Majoritaires dans les amphis, les Libyennes jouissent pourtant d'un statut que leur envient les sœurs arabes. «Chez nous, guère de mariages forcés, confie une célibataire. Les filles se maquillent, prennent soin de leur corps et de leur tenue. L'essor du foulard islamique? On le coiffe moins par conviction religieuse que sous la pression de l'entourage.» Distinguo spécieux quand le fiancé enjoint à sa promise de soustraire son visage aux regards masculins. Naguère icône des musulmanes émancipées, Aïcha, la blonde fille de Muammar, a, paraît-il, adopté le hidjab. Etudiante à la Sorbonne, cette pasionaria aurait aussi, l'an dernier, quitté avec fracas le temple parisien du savoir, suspecté de «colonialisme».

Si le panache du «Frère Guide», adepte du coup d'éclat permanent, suscite une fascination résiduelle, sa frénésie africaine laisse les Libyens de marbre. Tripoli n'en finit plus de «rompre définitivement» avec la famille arabe, jugée couarde au temps de l'embargo, et courtise le continent noir avec une sollicitude étouffante. «S'il tient à nous ramener au niveau du Tchad ou du Niger, c'est bien parti, ironise un étudiant provincial. Mais ça ne rime à rien: nous vivons les yeux tournés vers l'Europe.» A Tunis, le 22 mai, lors du sommet de la Ligue arabe, Kadhafi claque la porte de la séance inaugurale, non sans glisser à son voisin, l'Egyptien Hosni Moubarak, que la blonde qu'il fume avec délectation pour tromper son ennui est «une américaine». Sans doute les «Etats-Unis d'Afrique» ne sont-ils que l'ultime avatar d'une ambition fusionnelle. Celle d'un visionnaire à l'étroit dans son bac à sable. Il suffit de consulter le site Web du Guide - algathafi.org - pour mesurer sa vocation de médiateur universel. Les Corée, le Cachemire, le Darfour soudanais, la Côte d'Ivoire, les Grands Lacs: pas un conflit ne résiste à ses formules miracles. Et surtout pas l'imbroglio israélo-palestinien: la paix suppose la création de l'Etat d' «Isratine». En clair, «un pays pour deux peuples».

Des prétendants à la succession

Rendu le 6 mai, le verdict du procès de Benghazi a douché bien des ardeurs. Accusés d'avoir sciemment inoculé le virus du sida à plus de 400 enfants - dont 46 avaient alors succombé - cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien de l'hôpital pédiatrique local ont été condamnés à mort. Certains aveux furent extorqués sous la torture? La cour a réfuté les rapports de sommités mondiales? Qu'importe. Dans une Libye traumatisée et volontiers xénophobe, la thèse du complot ourdi par la CIA et le Mossad israélien fait fureur. Le Guide ménage ainsi le clan des durs, que hérisse le flirt occidental. Et aura, si nécessaire, beau jeu de manifester sa mansuétude. «Laissons la procédure d'appel suivre son cours, suggère Seïf al-Islam Kadhafi, qui se dit «choqué» par la sentence. Après, on verra.» Pas plus que les autres, le chapitre des droits de l'homme n'échappe à l'ambivalence. Témoin, le rapport de mission - la première depuis 1988 - d'Amnesty International, publié le 27 avril. Le diagnostic tient en une formule: en progrès, mais doit mieux faire. Le document salue la libération, depuis 2001, de plusieurs centaines de détenus d'opinion, mais dénonce les internements arbitraires, le recours à la torture et le maintien de la peine capitale. «Faux, s'insurge Seïf. La situation est meilleure chez nous qu'aux Etats-Unis. Combien de prisonniers de conscience? Zéro!» Il faut dire que les militants islamistes, fussent-ils pacifiques, n'ont pas droit à ce label. «Un de mes cousins a passé une décennie à l'ombre sans jugement, confie un juriste de Benghazi. Un autre, condamné à cinq ans, est sorti après quatorze années. Moi, j'ai prié Dieu pour l'échec du rapprochement Tripoli-Washington. Car, depuis qu'il a quitté la ligne de mire, Kadhafi n'a plus besoin de lâcher du lest.»

Tel une diva en perpétuelle tournée d'adieux, Kadhafi feint de songer à descendre du trône pour couler une retraite paisible auprès de son idole, Nelson Mandela. «Si sa santé ne le trahit pas, objecte un éditorialiste, il est là pour vingt ans.» Reste que ces fausses confidences alimentent - en privé - les arguties sur la succession. Le tableau des prétendants tient du portrait de famille (lire l'article : Kadhafi ou l'éternel défi). Fils unique d'une première union, Mohammed, l'aîné de la fratrie, règne pour l'heure sur les télécommunications et le Comité olympique. Sans nourrir en apparence de plus hautes ambitions, à l'inverse de son puîné Seïf al-Islam («Glaive de l'islam»). Avocat fervent de la réforme, ce fringant trentenaire, chauve bien que né coiffé, partage son temps entre Londres, où il prépare un doctorat de sciences politiques, et sa bonbonnière mauresque des environs de Tripoli. Quand il ne joue pas les émissaires du Guide. Noceur assagi, «l'ingénieur Seïf» peut, au gré des circonstances, négocier aux Philippines la libération des otages de Jolo ou transmettre à l'Elysée l'invitation paternelle. Il admet aussi avoir «joué un rôle» dans la genèse des pourparlers sur les armes de destruction massive, sinon lors de la promotion de Choukri Ghanem, Premier ministre. Architecte et économiste de formation, «le Glaive» supervise en outre les investissements à l'étranger de la Lafico et d'Oilinvest, deux holdings aux performances médiocres, qu'il s'apprête à «remanier en profondeur». Autant de missions passées sous silence par une presse aux ordres. «Un peu comme s'il s'agissait de le protéger», hasarde un diplomate. Une certitude: quand le fils du chef récuse tout destin dynastique - «Je ne suis pas prince héritier» - on ne le croit guère. Quelques libyanologues imaginent même un «ticket» formé avec le benjamin, Motassem, officier et médecin, dont le profil rassurerait les dignitaires tribaux, les galonnés et l'appareil sécuritaire.

Les Libyens peuvent tout pardonner à Seïf, y compris son train de vie fastueux, sa petite amie autrichienne, et un goût pour la peinture que, au grand soulagement des amateurs d'art, il n'a plus le temps de pratiquer, pourvu qu'il leur épargne le moment venu une transition chaotique. Son cadet, Saadi, suscite moins d'indulgence. La rue raille volontiers les prétentions de ce dévot du ballon rond, vice-président de la Fédération libyenne de football et capitaine de la sélection nationale, qui doit moins à son talent de buteur qu'à sa fortune d'avoir rallié l'an dernier l'équipe italienne de Pérouse. Ou plutôt son banc de touche: en une saison, le remplaçant de luxe a joué un petit quart d'heure, et ce face à la Juventus de Turin dont le clan Kadhafi détient 7,5% du capital... Notre colonel de réserve pâtit aussi de l'échec - cuisant - de la candidature de Tripoli à l'organisation du Mondial 2010. Le 10 mai, à la veille du verdict, une péritonite providentielle le dispensa de plaider face à la presse le dossier à Monaco, en prélude à un gala que le prince Albert, Nicole Kidman et Johnny Depp devaient, à en croire le bristol, honorer de leur présence. Faute de mieux, Saadi aura réussi l'exploit de rabibocher papa Muammar avec le foot, sport que ce dernier traite avec un souverain mépris dans l'une de ses nouvelles. «Ne le sous-estimez pas, avertit un initié. Il est, avec Aïcha, le rejeton favori.» Les enfants Kadhafi ont au moins ceci en commun: le sens des affaires. «Ils marchandent la rente que leur vaut leur pedigree», grince un investisseur. Voilà peu, à Paris, un conseiller en placement s'est entendu réclamer 6 000 euros de droit d'entrée par deux intermédiaires se prévalant du soutien d'Aïcha Kadhafi, par ailleurs marraine d'une institution charitable.

Les tabous ont la vie dure. Un édito prônant l'instauration d'un régime présidentiel a coûté son poste au rédacteur en chef du Zahf al-Akhdar, le journal des Comités révolutionnaires. L'épisode reflète la capacité de nuisance, certes déclinante, de la vieille garde. Emplois fictifs, logements gratuits, voitures japonaises ou coréennes importées à vil prix: la réforme risquerait d'être fatale aux prébendes des apparatchiks. «Sur les 25 000 membres des comités, affirme Seïf al-Islam, trois ou quatre renâclent. Pas plus.» Maintes fois accusé de reddition idéologique, voire de «trahison», Choukri Ghanem connaît la chanson: chaque année, le chef du gouvernement et ses ministres, qu'il choisit rarement, doivent s'aventurer dans l'arène du Congrès national du peuple, le temps d'une corrida rituelle et enfiévrée. «Ghanem n'a aucun pouvoir, jubile Rajab Boudabbous, le gardien du dogme. En cas de déviance, il sera arrêté et jugé.» «Le train a quitté la gare, rétorque un journaliste en cour. Il ne fera pas machine arrière, mais ne peut rouler trop vite sous peine de dérailler. J'ignore juste où et quand il s'arrêtera.» On aimerait aussi savoir dans quel état les passagers en descendront. Et deviner le nom du machiniste.

(1) Voir Escapade en enfer (Favre).

Post-scriptum
Le secrétaire américain adjoint au commerce, William Lash, a annoncé le jeudi 3 juin, à Tripoli, que les exportations de pétrole libyen vers les Etats-Unis avaient repris, ainsi que l'ouverture de discussions pour l'achat par la Libye d'avions Boeing. Les réserves prouvées de la Libye sont estimées à 36 millions de barils.

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