Seif al-Islam, le dauphin
L’aîné des enfants de Muammar et de Safia,
infirmière, deuxième épouse du colonel, semble
le mieux placé pour succéder à son père.
Propulsé sur la scène internationale par son rôle
dans la libération des otages de Jolo, et dans l’indemnisation
des familles des victimes des attentats de Lockerbie et du DC10
d’UTA, ce célibataire de 32 ans aux allures de play-boy
joue depuis quelques années l’ambassadeur de charme
de la Libye auprès des Occidentaux. En 1997, lors de son
inscription à l’International Business School de
Vienne, son arrivée à l’aéroport, accompagné
de quatre gardes du corps et de… deux tigres du Bengale,
avait failli lui coûter la délivrance de son permis
de séjour. Si les deux tigres ont fini au zoo, lui a pu
profiter de son séjour pour apprécier le charme
des belles Autrichiennes et nouer une amitié avec le populiste
Jörg Haider.
Mohamed, le sage
Fils de Muammar et de Kairia, première femme du Guide,
il est, à 34 ans, l’aîné des Kadhafi,
et celui qui se fait le moins remarquer. Ingénieur, amateur
de sports mécaniques et de football, il dirige la société
libyenne des télécommunications (en affaires avec
Alcatel). Il préside le Comité olympique libyen
ainsi que le deuxième grand club de football du pays.
Al-Saidi, « le hooligan»
Surnommé «le hooligan», Al-Saidi, 30 ans, a
le caractère impétueux et imprévisible de
son père. Frère cadet de Seif al-Islam, cet ingénieur
de formation préfère le football à la politique.
Vice-président de la fédération libyenne,
il siège au conseil d’administration du club italien
de la Juventus de Turin. Il a commencé sa carrière
de joueur international en intégrant l’équipe
de Pérouse en octobre 2003. Il écope immédiatement
de trois mois de suspension, pour dopage. En 1996, sa passion
pour le sport avait déjà coûté la vie
de trente personnes lors d’un match de football à
Tripoli entre son équipe et celle de son frère Mohamed.
Al-Saidi avait essayé d’influencer l’arbitre
pour faire accorder un but à son équipe. Les gardes
du corps des deux princes avaient commencé à se
battre. Avant d’ouvrir le feu sur les spectateurs qui s’étaient
mis à chanter des slogans anti-Kadhafi...
Aïcha, la fille
Surnommée «la Claudia Schiffer de Libye», l’unique
fille de Kadhafi, âgée de 28 ans, a fait une partie
de ses études de droit à la Sorbonne. Elle préside
aujourd’hui une association d’aide aux Libyens démunis.
A l’instar de ses frères, Aïcha a l’art
de se faire remarquer. Lors d’un voyage à Londres
en juillet 2000, elle s’est rendue au Speaker’s Corner
de Hyde Park pour défendre la cause des combattants de
l’IRA, qu’elle a qualifiés de «combattants
de la liberté», provoquant la colère
des services britanniques. En France, un simple contrôle
de bagages à l’aéroport de Nice, l’été
2002, a été à l’origine d’un
véritable incident diplomatique entre Paris et Tripoli.
Retardée, Aïcha avait finalement manqué son
avion…
Motassim Bilal, le cadet
Aussi connu sous le nom d’Hannibal, le plus jeune des fils
de Kadhafi, médecin et lieutenant formé à
l’Académie militaire égyptienne, a opté
pour une carrière dans l’armée libyenne. Coureur
de jupons et amateur de belles voitures, il s’est lui aussi
distingué par ses accès de colère. Lors d’un
passage à Rome en août 2001, ivre, il provoque une
bagarre avec des policiers italiens qu’il asperge avec un
extincteur.
Marion Heilmann
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