Une nouvelle séance de négociations entre une délégation
libyenne et des représentants de victimes de l'attentat
anti-américain à la discothèque »La
Belle» en 1986 à Berlin-Ouest a débuté
lundi à Berlin, a indiqué un des avocats des victimes
demandant une réparation.
»La séance a commencé aujourd'hui et se
poursuit», a dit dans l'après-midi à l'AFP
Me Stephan Maigné, qui ne participe pas directement à
cette septième séance de négociations,
mais y est associé.
»Ca va durer», a-t-il ajouté, »sûrement
jusqu'à mardi, peut-être plus», a-t-il ajouté,
sans donner plus de détails sur le déroulement
des discussions.
Les dernières négociations entre les avocats
des victimes et la Fondation Kadhafi sur ce litige, l'un des
derniers obstacles à la pleine réintégration
de Tripoli au sein de la communauté internationale, avaient
eu lieu début juillet à Berlin.
Une porte-parole du ministère allemand des Affaires
étrangères a pour sa part expliqué lundi
que ce dernier voulait »accompagner» les négociations
en cours, auxquelles il n'est pas directement associé.
Le dédommagement négocié à Berlin
concerne la famille de la femme turque tuée lors de l'attentat
perpétré le 5 avril 1986 contre la discothèque,
surtout fréquentée par des soldats américains,
et la majorité des blessés. L'explosion avait
fait trois morts --deux GI's et la femme turque-- et 260 blessés,
certains mutilés à vie.
Lors de la séance début juillet, les positions
des deux parties »se sont rapprochées un peu plus»
par rapport au tour de table précédent en juin,
a précisé l'avocat.
Les avocats de la famille de la femme turque réclamaient
un million d'euros.
Pour onze victimes grièvement blessées, les représentants
de la Fondation Kadhafi présidée par le fils du
président libyen avaient proposé 325.000 dollars
par personne, alors que les avocats demandaient 600.000 dollars
par personne.
Pour 152 autres plus légèrement blessées,
les Libyens proposaient 125.000 dollars par personne, contre
400.000 réclamés par les avocats.
En 2001, la justice allemande avait mis en exergue la »co-responsabilité
considérable» de la Libye et de ses services secrets,
accusés d'avoir dirigé la planification de l'attentat
à partir de l'ambassade à Berlin-Est.
Un Palestinien, un Libyen et deux Allemands avaient été
condamnés en 2001 par la cour d'assises de Berlin à
des peines de 12 à 14 ans de réclusion criminelle.