victimes attentat

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(Jeudi 7 octobre 2004, 9h14)

Libye: visite de Berlusconi au lendemain de celle de Michel Barnier


ROME (AFP) - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi se rend jeudi en Libye pour assister à l'inauguration d'un gazoduc reliant ce pays à l'Italie.

Sa visite succède à celle du ministre français des Affaires étrangères qui a rencontré mercredi le colonel Kadhafi dans le cadre de la préparation d'une prochaine visite du président français Jacques Chirac. Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a invité M. Berlusconi à assister à cette cérémonie lors d'un entretien téléphonique entre les deux hommes mardi soir, et le chef du gouvernement italien a assuré qu'il participerait à l'inauguration qui doit avoir lieu à Mellita, dans l'ouest de la Libye. Le West Libyan Gas Project doit relier par un gazoduc la Libye à la Sicile. Le projet auquel participent les groupes italiens ENI et Agip a nécessité un investissement de 5,6 milliards de dollars. La visite de M. Berlusconi intervient au moment où l'Italie a mis en place un pont aérien qui a permis de reconduire en Libye environ 1.000 immigrants clandestins entre vendredi et lundi. Mardi, ce pont aérien a été suspendu sans explication officielle.

Selon le journal italien, le Corriere della Sera, qui citait mercredi des sources de la présidence du gouvernement italien, "le problème du rapatriement est conditionné par l'obligation de respecter les procédures prévues pour l'identification des clandestins". La Libye n'a donc "rien à voir" avec cet arrêt des vols, selon le journal qui ajoute cependant qu'"il est clair que Berlusconi aura l'occasion de discuter de ce problème en tête-à-tête avec Kadhafi".

L'Italie presse depuis plus d'un an les autorités libyennes d'agir et Rome s'est entendu avec Tripoli sur le principe d'une coopération renforcée dont l'Italie ne cache pas qu'elle dépend d'une levée de l'embargo européen contre Tripoli. M. Berlusconi "tient énormément" aux relations avec la Libye comme le démontrent ses quatre voyages en deux ans dans ce pays dont le dernier, "très récent", en août dernier, rappelle le Corriere. Selon le quotidien, la visite ne durera que quelques heures dans l'après-midi, M. Berlusconi devant recevoir dans la matinée le président de la future Commission européenne, le Portugais José Manuel Durao Barroso et son retour à Rome étant prévu dans la soirée.

Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier a quitté dans la nuit de mercredi à jeudi Tripoli après des entretiens avec le dirigeant libyen Mouammar kadhafi pour préparer une visite "avant la fin de l'année ou au plus tard au début" de 2005 du président Jacques Chirac, la première d'un chef d'Etat français en Libye depuis plus de deux décennies.

M. Barnier a indiqué avoir remis "un message personnel" de M. Chirac au colonel Kadhafi, précisant avoir discuté avec lui du conflit israélo-palestinien, de l'Irak, du Darfour ainsi que des relations bilatérales.

"Nous avons évoqué avec le colonel Kadhafi les grands sujets qui touchent à la sécurité et à la stabilité au Proche et Moyen Orient. Aussi bien en Irak que dans le conflit israélo-palestinienne, nous souhaitons que s'interrompe la spirale de la violence actuelle", a-t-il déclaré à la presse avant de quitter Tripoli pour regagner Paris. Il a indiqué avoir également discuté de "la stabilisation du Darfour" avec son homologue libyen Abdel Rahmane Chalgam. Rappelant que la Libye doit accueillir avant le 21 octobre un mini-sommet africain sur le Darfour avec la participation du gouvernements soudanais et des deux mouvements rebelles, le ministre français a appelé toutes les parties à "reprendre le chemin du dialogue politique".

"Il faut que chacun tienne ses engagements, on ne règlera pas le problème du Darfour sans le Soudan ou contre lui mais avec lui", a-t-il dit soulignant que "l'Union européenne accompagnera les efforts de l'Union africaine". Par ailleurs, selon une source proche de sa délégation, M. Barnier a discuté avec le leader libyen de la question de l'immigration clandestine en Europe à partir de la Libye et a évoqué des mesures à court terme et d'autres à long terme pour mettre fin à ce phénomène.

Interrogé sur la prochaine conférence internationale sur l'Irak voulue par les Etats-Unis, qui pourrait avoir lieu fin novembre en Egypte, il a déclaré que "le plus important c'est de bien réfléchir à son ordre du jour et à tous ceux qui y participeront pour qu'elle réussisse". "La France ne pose pas de préalables pour cette conférence", a-t-il assuré. M. Barnier avait indiqué dès son arrivée mercredi après-midi dans la capitale libyenne que sa visite s'inscrivait dans le cadre de la promotion des relations franco-libyennes qui, a-t-il déclaré à la presse, "ont connu un nouveau départ, un nouvel élan depuis le 9 janvier dernier".

l faisait ainsi référence à la date de la signature de l'accord en vertu duquel Tripoli s'était engagé à verser 170 millions de dollars aux familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, un montant versé en quatre tranches dont la dernière a été acquittée en juillet. Outre MM. Kadhafi et Chalgam, M. Barnier a rencontré le Premier ministre libyen, Choukri Ghanem.

Ce déplacement fait suite à la visite en avril de M. Ghanem en France, au cours de laquelle quatre accords de coopération bilatéraux ont été signés concernant l'encouragement et la protection des investissements, le règlement des arriérés dus par la Libye à la France (44,4 millions d'euros qui devraient être versés avant la fin de l'année), les coopérations culturelle, scientifique et technique, ainsi que la coopération universitaire.

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