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(Samedi 9 octobre 2004, 14h55)

UE-Libye: Levée de l’embargo européen

Edito international du 06/10/2004

C’est lundi prochain, à la grande satisfaction de l’Italie, que l’Union européenne lèvera officiellement l’embargo sur les livraisons d’armes qu’elle avait décrété en 1986 à l’encontre de Tripoli. Dans le même temps, les Vingt-cinq donneront leur feu vert à l’envoi en Libye d’une mission technique de haut niveau, chargée d’examiner le dossier de l’immigration.

Pour lutter contre l’immigration africaine illégale qui transite par la Libye avant de débarquer en Italie, Tripoli réclame à l’Europe des équipements et du matériel militaire comme des vedettes, des véhicules tout terrain et des instruments d’observation. Pour pouvoir livrer ce matériel, Rome avait plaidé, dès 2003, en faveur d’un assouplissement des sanctions européennes. Mais la levée de l’embargo sur les armes ne suffira pas, souligne-t-on à Bruxelles, à régler le problème des migrants clandestins. La mission technique européenne devra examiner, sur le terrain, la manière dont Tripoli gère les flux migratoires et surtout, il faudra que le gouvernement libyen se dote d’une législation correcte en la matière.

Les ministres européens des Affaires étrangères exprimeront également lundi leur attachement à un règlement rapide et acceptable concernant le sort des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort pour avoir, selon la justice libyenne, infecté plus de 400 enfants avec le virus du sida à l’hôpital de Benghazi. Mais en matière de droits de l’homme, certains se demandent de quels moyens de pression disposera encore l’Europe après avoir levé son embargo. La Commission européenne compte sur l’impact de la mission humanitaire qu’elle se prépare à envoyer en Libye. Elle aidera à soigner les malades du sida et montrera, explique-t-on, la solidarité de l’Europe avec la population libyenne. Et puis, la levée de l’embargo n’affectera pas, précise Bruxelles, le code de conduite qui régule sur une base volontaire les exportations des Etats européens et empêche, en principe, la vente d’armes susceptibles d’être utilisées à mauvais escient. Après la levée des sanctions contre la Libye, les pays encore sous embargo européen sont notamment le Soudan, le Zimbabwe, la Birmanie et la Chine.

Anne-Marie Mouradian
Article publié le 09/10/2004
Dernière mise à jour le 09/10/2004 à 14:55 (heure de Paris)

photo RFI

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