HONG KONG (AP) - Au dernier jour de sa visite d'Etat en Chine,
Jacques Chirac a annoncé une prochaine visite en Libye
et insisté sur le souhait de Paris de participer à
la conférence sur l'Irak, prévue le 25 novembre
prochain en Egypte.
Lors d'une conférence de presse à Hong Kong,
Jacques Chirac a déclaré avoir "l'intention,
avant la fin de cette année, de (se) rendre à
l'invitation qui (lui) a été faite depuis déjà
un certain temps d'aller en Libye".
Pour le président Chirac, les conditions d'une telle
visite sont désormais réunies, avec le règlement
de "l'affaire du vol français", à savoir
la signature de l'accord sur l'indemnisation des victimes de
l'attentat perpétré le 9 janvier 1989 contre le
DC-10 d'UTA au-dessus du Niger (170 morts).
"La deuxième (condition), l'affaire de la boîte
de nuit allemande (...) a également été
réglée", a-t-il noté, faisant allusion
à la compensation des victimes non-américaines
de l'attentat du 5 avril 1986 contre une discothèque
de Berlin.
"A partir de là, et à partir de la levée
de l'embargo et de la décision européenne, je
suis tout à fait disposé à aller en Libye
et je m'y rendrais avant la fin de cette année",
a-t-il indiqué.
Interrogé sur l'Irak, Jacques Chirac a préconisé
"une approche pacifique et de dialogue" pour maîtriser
les violences qui participent "à une espèce
de folie qui est l'opposition entre l'Occident et l'islam",
"une absurdité excessivement dangereuse".
Il a en outre souligné que "la France (était)
tout à fait décidée à participer"
à la conférence internationale sur l'Irak, organisée
le 25 novembre en Egypte à l'initiative du président
égyptien Hosni Moubarak.
"Naturellement, il va falloir que les ministres des Affaires
étrangères se mettent d'accord sur l'ordre du
jour et sur les participants", a-t-il noté, rappelant
qu'à l'origine, la conférence "avait été
proposée par la Russie et la France, ensemble, il y a
un an ou un an et demi".
Le président français a notamment insisté
sur la nécessité d'y évoquer la tenue des
élections irakiennes "à la date prévue",
la "création d'un véritable gouvernement"
et "des conditions de retour à la complète
souveraineté qui implique le départ des forces
d'occupation".
Jacques Chirac s'est également exprimé sur la
désignation de nouveaux pays comme membres permanents
à l'ONU. "Je souhaite ardemment que l'Allemagne
qui est la troisième ou quatrième puissance du
monde soit membre du Conseil de sécurité",
a-t-il déclaré. "Je dirais la même
chose du Japon", a-t-il poursuivi, citant également
le Brésil et l'Inde comme d'éventuels nouveaux
membres.
Lors de son déplacement à Hong Kong, le président
français a également rencontré Tung Chee-Hwa,
chef de l'exécutif de la Région administrative
spéciale de Hong Kong, ex-colonie britannique rétrocédée
à la Chine en 1997.
Le chef d'Etat français en a profité pour promouvoir
la candidature du centre Georges Pompidou à un partenariat
avec la Chine, pour la réalisation d'un grand centre
culturel à Kowloon (Hong Kong).
Lors d'une allocution devant la communauté française,
forte de 6.000 personnes, il a salué la réussite
de quelque 450 entreprises françaises installées
à Hong Kong.
Un peu plutôt, Jacques Chirac a souligné que chaque
fois que la France s'implantait sur un marché, en Asie,
l'essentiel des revenus tirés allait "en France
et l'essentiel du travail qui en découlait se faisait
en France".
Au terme de cette étape hongkongaise, dernière
d'une tournée asiatique de sept jours avec escale au
Vietnam et à Singapour, Jacques Chirac a quitté
l'Empire du Milieu mardi soir. Il était attendu tôt
mercredi matin à Paris.
AP
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