BERLIN, 13 oct (AFP)
La visite du chancelier allemand Gerhard Schroeder vendredi
en Libye, accompagné de 25 représentants d'entreprises,
ouvre la voie à de nouveaux accords commerciaux et investissements
dans ce pays pétrolier.
La Libye, en concentrant 10% des réserves
mondiales de pétrole, est un acteur économique
de plus en plus important pour l'Allemagne, qui cherche à
assurer son approvisionnement pétrolier en le diversifiant.
Elle arrive au quatrième rang de cet approvisionnement,
après la Russie, la Norvège et le Royaume Uni.
La Libye, qui a réévalué récemment
ses réserves de pétrole à 47 milliards
de barils, dispose également d'importantes réserves
de gaz. 95% de ses exportations sont tributaires du gaz et du
pétrole, et la croissance y est de 4,5%.
L'Allemagne est le deuxième pays importateur en Libye
après l'Italie. Le volume total des échanges a
été de 2,3 milliards d'euros l'an dernier.
Les exportations de biens allemands vers la Libye devraient
atteindre cette année 600 millions d'euros, soit une
croissance de 14% par rapport à 2003.
Depuis août, les entreprises allemandes exportatrices
vers la Libye bénéficient des garanties Hermes.
Ce dispositif accorde aux entreprises une garantie de l'Etat
allemand pour des activités à l'étranger,
et permet de limiter les pertes des entreprises en cas de défaut
de paiement de leur partenaire étranger.
Parmi les projets d'infrastructures, un expert de la chambre
de commerce et d'industrie allemande, Jochen Clausnitzer, cite
la construction d'une voie de chemin de fer est-ouest le long
de la côte, l'extension du port de Tripoli et les infrastructures
servant à la distribution de l'eau.
A cela s'ajoutent plusieurs projets de centrales électriques,
la modernisation de raffineries, la construction d'un site d'éoliennes.
La société Wintershall, filiale de BASF, doit
investir un demi milliard de dollars dans les champs pétroliers.
MANN-Ferrostahl fait aussi état de projets d'acquisition
à hauteur de 655 millions d'euros.
Des partenaires seraient recherchés pour la création
de 600.000 lignes de téléphonie mobile et de 1,5
million de lignes fixes.
Les fournisseurs allemands de machines et de composants automobiles
sont bien positionnés. Selon Peter Kreutberger, expert
de l'association fédérale de l'industrie allemande,
l'initiative en faveur de la propriété privée
prise par Tripoli devrait à plus ou moins long terme
rendre le marché des biens de consommation plus attirant.
Les entreprises allemandes bénéficient en outre
du fait que les relations commerciales entre l'Allemagne et
la Libye n'ont jamais été totalement rompues,
contrairement aux sociétés américaines,
interdites de tout engagement commercial jusqu'à la levée
en avril des sanctions appliquées par Washington contre
Tripoli. Mais la concurrence américaine s'annonce massive,
notamment dans la pétrochimie et l'exploitation gazière.
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