victimes attentat

(Vendredi 15 octobre 2004, 19h40)

En visite en Libye, Schroeder salue la "politique d'ouverture" du pays


Le chancelier allemand Gerhard Schroeder s'est félicité vendredi du processus de normalisation des relations de Tripoli avec la communauté internationale et notamment l'Allemagne, saluant sa "politique d'ouverture" au cours de sa visite de 24 heures en Libye.

A l'issue d'une rencontre avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à Tripoli, qualifiée de positive par la délégation allemande, M. Schroeder a salué devant des journalistes "l'apport très constructif de la politique d'ouverture libyenne", en particulier son renoncement aux armes de destruction massive.

Dans la matinée, lors d'une visite dans le désert libyen pour inaugurer une station de forage pétrolier allemande, le chancelier avait déclaré à propos du processus de normalisation des relations de la Libye avec la communauté internationale: "La direction est la bonne". "Le pays a changé politiquement et je ne peux que le saluer", avait-il ajouté.

Le rapprochement avec la Libye, notamment via des partenariats entre l'Union européenne et le Maghreb, doit contribuer à faire refluer le terrorisme islamiste fondamentaliste et à stabiliser la région du Proche et du Moyen-Orient, selon une source proche de la délégation allemande.

Cette première visite d'un chancelier allemand en Libye a été rendue possible par l'accord signé début septembre par la Fondation Kadhafi (association caritative dirigée par Seif Al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen) pour dédommager les victimes de l'attentat contre une discothèque berlinoise en 1986, attribué aux services libyens.

L'explosion à la discothèque La Belle, fréquentée par des soldats américains, avait fait trois morts et 260 blessés, et gelé les relations politiques entre les deux pays.

Durant sa rencontre avec le chancelier vendredi, le colonel Kadhafi a fait diffuser une cassette vidéo sur le problème des mines pour illustrer le souhait libyen d'un geste de l'Allemagne en faveur de l'élimination de celles laissées en Libye par l'armée allemande pendant la Seconde guerre mondiale et qui continuent à faire des victimes.

De source proche de la délégation allemande, on précise à ce sujet que les deux parties se sont entendues pour chercher ensemble une solution au problème, sans qu'il soit question d'éventuels dédommagements.

Concernant les droits de l'Homme, "aucun sujet sensible n'a été évité" lors des entretiens avec M. Kadhafi, selon M. Schroeder, qui s'est refusé à donner plus de détail sur les sujets abordés.

Le colonel Kadhafi a pour sa part déclaré, à l'issue de sa rencontre vendredi avec le chancelier, que la Libye était clairement en faveur de "la lutte contre le terrorisme" et qu'elle attendait "pour ses bons services en faveur de la paix internationale" des témoignages de reconnaissance de la part d'Etats comme l'Allemagne.

Les relations avec Washington sont "bonnes", a ajouté M. Kadhafi. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait pas de divergences, selon lui, notamment en ce qui concerne la guerre en Irak. Il a de nouveau réclamé un retrait rapide des troupes américaines du pays.

La veille, lors d'un premier entretien avec M. Schroeder, il avait estimé que la présence des troupes américaines en Irak était la cause de la violence qui y règne.

M. Schroeder a par ailleurs inauguré dans la matinée la station de forage de pétrole de la société allemande Wintershall AG, une filiale de BASF. Il a souligné l'importance pour la production pétrolière mondiale de ce pays qui est le quatrième fournisseur de Berlin après la Russie, la Norvège et la Grande-Bretagne.

Le chancelier allemand doit s'envoler vendredi soir pour Alger, où il effectuera une visite d'une journée également consacrée à la coopération contre le terrorisme et au renforcement des relations économiques.

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