La Libye se classe au 76e rang des clients de
la France et au 60e rang de ses fournisseurs. Au total, elle ne
représente qu’à peine 0,1 % du commerce extérieur
de ce pays, mais le vent est en train de tourner. Les 24 et 25
novembre, le président Jacques Chirac devrait se rendre
en visite officielle à Tripoli, ce qui constituera le point
d’orgue d’une offensive diplomatique de grande ampleur
engagée il y a un an. Il y a d’abord eu la levée
des sanctions internationales contre la Jamahiriya. Ensuite, et
surtout, l’apurement de la plupart des contentieux entre
les deux pays : indemnisation des victimes de l’attentat
contre le DC10 d’UTA, règlement en cours des litiges
commerciaux avec plusieurs entreprises françaises... Le
ciel des relations franco-libyennes est désormais dégagé
: place, donc, au business !
Le marché libyen n’est certes pas
à négliger : des positions plus qu’intéressantes
sont à prendre dans les secteurs de la prospection pétrolière
et gazière, de l’aéronautique, des télécoms,
des grands travaux, de l’assurance, de la pétrochimie,
des transports, etc. Les
recettes d’exportation pétrolières
libyennes seront, cette année, supérieures à
15 milliards de dollars, soit une augmentation de 50 % par rapport
à 2003. Cela signifie que le montant global des contrats
soumis à appels d’offres pourrait dépasser
5 milliards de dollars par an à partir de 2005.
La visite de Chirac intervient après celle
de Chokri Ghanem, le chef du gouvernement libyen, à Paris,
au mois d’avril. Et à celle de François Loos,
le ministre français du Commerce extérieur, à
Tripoli, en mars 2004. De nombreux hommes d’affaires français
se sont également rendus dans la capitale libyenne au cours
des derniers mois, notamment lors de la Foire de Tripoli, en avril.
Rien ne paraît désormais s’opposer à
une visite de Mouammar Kaddafi à Paris, dans le courant
de l’année prochaine.
Le commerce franco-libyen devrait dépasser
cette année 1 milliard d’euros. La France, qui achète
beaucoup plus qu’elle ne vend (voir infographie), souhaite
évidemment exporter davantage. Avec 4 % ou 5 % de parts
du marché, elle n’occupe actuellement que la 7e place
au palmarès des fournisseurs de la Libye, loin derrière
l’Italie, l’Allemagne, la Corée du Sud, le
Royaume-Uni, la Tunisie et le Japon.
Samir Gharbi
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