Repousser un peu les limites de l’horreur.
C’est ce que semblent avoir décidé
les autorités libyennes.
Elles se sont en effet déclarées
prêtes à envisager l’annulation de la peine
de mort prononcée par un tribunal libyen contre cinq
infirmières bulgares accusées d’avoir provoqué
une épidémie de sida dans un hôpital libyen,
si Sofia verse des indemnités aux familles touchées.
Les accusées ont été condamnées
début mai par un tribunal de Benghazi (nord), au terme
d’un procès qui avait duré quatre ans.
Ce verdict avait été sévèrement
condamné par l’Union européenne.
« La question comporte trois volets :
le premier concerne les familles des enfants décédés
du sida, le deuxième est le problème des enfants
malades, et le troisième est celui des infirmières
bulgares », a déclaré dimanche le ministre
libyen des Affaires étrangères Abdel Rahmane Chalgham.
« Il est possible d’indemniser
les familles des victimes et de traiter les malades en coopération
avec l’Union européenne, et ensuite réexaminer
l’affaire des infirmières bulgares », a-t-il
dit.
La Bulgarie, qui a fait appel, a depuis lancé
une campagne tous azimuts pour la libération de ses ressortissantes,
en soulignant leur innocence.
Une innocence dont les autorités de
Sofia apportent la preuve en se référant aux témoignages
du professeur français Luc Montagnier, codécouvreur
du virus de sida, et du professeur italien Vittorio Colizzi,
selon lesquels l’épidémie était due
à la mauvaise hygiène à l’hôpital
et avait commencé avant l’arrivée des infirmières...
M. B.