TRIPOLI (AP) -- Le fils du dirigeant libyen Moammar Kadhafi
a exclu jeudi une exécution des cinq infirmières
bulgares condamnés à mort en Libye après
avoir été déclarées coupables d'avoir
délibérément infecté plus de 400
enfants libyens avec du sang contaminé par le virus du
SIDA.
Les cinq infirmières bulgares et
un médecin palestinien ont été condamnés
à mort le 6 mai dernier par le tribunal de Benghazi,
dans l'est de la Libye. La Bulgarie, l'Union européenne
et les Etats-Unis ont exhorté le régime de Moammar
Khadafi à revoir le verdict.
«J'écarte la possibilité
d'une exécution des condamnées bulgares et la
peine capitale, d'une façon générale, sera
reconsidérée pour qu'elle ne s'applique que dans
des cas précis et limités», a déclaré
Seif el-Islam Kadhafi dans un entretien téléphonique
à l'Associated Press.
Il a expliqué que la peine des infirmières
pourrait être commuée. «Les Bulgares accusées
ont déjà fait appel de leur condamnation à
mort, qui pourrait être réduite à une peine
plus légère», a-t-il dit. «Et ensuite
l'accord d'extradition avec la Bulgarie pourrait être
engagé».
Dimanche, le ministre libyen des Affaires
étrangères Abdel Rahman Shalqam avait laissé
entendre pour la première fois que la peine de mort pourrait
être reconsidérée si les familles des victimes
défuntes recevaient des compensations et si les victimes
encore en vie étaient soignées.
Directeur de la fondation caritative Kadhafi,
le fils du colonel Kadhafi, qui n'occupe pas de poste officiel
mais fait souvent office de porte-parole de son père,
a lui aussi évoqué le versement de compensation
aux familles des victimes et l'installation d'un centre en Libye
pour soigner les enfants contaminés par le virus du SIDA.
Mais la Bulgarie s'est opposée à toute compensation,
estimant qu'il s'agirait d'une reconnaissance de culpabilité.
Le professeur français Luc Montagnier,
co-découvreur du virus du SIDA, avait estimé lors
du procès que les enfants avaient été infectés
en 1997 soit plus d'un an avant l'arrivée de ce personnel
soignant, et a mis en cause les conditions d'hygiène
dans l'hôpital de Benghazi.
AP