Les amis d'un ressortissant canadien emprisonné
en Libye pressent le premier ministre Paul Martin de soulever
son cas lors de sa rencontre ce mois-ci avec le président
Mouamar Khadafi à Tripoli.
Selon eux, Ali Sadegh Elhouni, un ingénieur diplômé
de l'université Queen, a été condamné
à la prison à vie en 1998 pour avoir travaillé
à l'établissement de la démocratie dans
ce pays dirigé par une dictature militaire.
Ali Sadegh Elhouni, âgé de 47 ans, est père
de deux enfants qui vivent à Kingston, en Ontario.
Ses défenseurs affirment qu'un appel de la sentence
logé devant une cour libyenne depuis des années
n'a abouti à rien jusqu'à présent.
"Nous voulons sa libération, demande Christopher
Canning, vice-président de l'Association des étudiants
diplômés de l'université Queen. Il a été
jeté en prison en raison de ses sympathies pour un mouvement
réclamant des changements sociaux, et quel mal y a-t-il
à ça?"
Mouamar Khadafi, qui dirige la Libye en maître absolu
depuis plus de 30 ans, a annoncé récemment qu'il
renonçait au terrorisme et à ses projets d'acquérir
des armes de destruction massive.
La visite du premier ministre Paul Martin, comme celle de son
homologue britannique Tony Blair, qui le précédera,
sont donc vues comme une récompense de l'Occident à
la nouvelle position politique du président libyen.
M. Martin se rendra en Libye du 18 au 20 décembre, soit
à la veille de l'anniversaire de la destruction du vol
103 de l'ancienne compagnie aérienne Pan American, survenue
le 21 décembre 1988. L'avion, un Boeing 747, avait explosé
au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, tuant les 259 personnes à
bord et 11 autres au sol.
Le dictateur libyen a reconnu que des agents libyens étaient
responsables de cet attentat et a dû verser des milliards
de dollars en indemnisations aux familles des victimes.