LIBYE - 18 janvier 2005 - par AFP
Le Premier ministre libyen Choukri Ghanem a affirmé
mardi que la recommandation du Parlement d'infliger la peine
la plus lourde à cinq infirmières bulgares et
à un médecin palestinien dans l'affaire de l'épidémie
de sida, n'influerait pas sur la décision de la justice
libyenne.
M. Ghanem a indiqué à l'AFP que "le Congrès
général du peuple (Parlement) avait discuté
de cette affaire en raison de son importance pour les Libyens
et pour l'opinion internationale". Mais "la justice,
qui est indépendante, aura le dernier mot", a-t-il
dit.
"La volonté des masses (populaires) libyennes ne
modifiera pas le cours de la justice libyenne qui est indépendante
et honnête", a soutenu le Premier ministre.
Le 14 janvier, le Parlement, bien qu'il n'ait pas la compétence
d'émettre des jugements ou d'intervenir dans une affaire
de justice, a réclamé la peine la plus lourde
aux personnes ayant provoqué une épidémie
de sida dans un hôpital pédiatrique de Benghazi
(nord), ayant infecté près de 400 enfants.
Il a en outre souligné le droit des personnes affectées
à réclamer des réparations justes "pour
ce crime contre l'Humanité".
Le président bulgare Gueorgui Parvanov avait jugé
l'appel du Parlement comme un "signal inquiétant".
Un tribunal de Benghazi avait condamné à mort
début mai 2004 cinq infirmières bulgares et un
médecin palestinien au terme de cinq années de
détention préventive. Il les avait reconnus coupables
d'avoir infecté du virus du sida 380 enfants et d'avoir
causé la mort de 46 autres alors qu'ils exerçaient
dans un hôpital pédiatrique de Benghazi.
Les six accusés clament leur innocence et ont fait appel.
Les cinq infirmières vont demander 574.000 euros pour
des "tortures" subies en détention, a annoncé
lundi un de leurs avocats.