AP | 06.02.05 | 19:57
PARIS (AP) -- La ministre française de la Défense
Michèle Alliot-Marie a assuré dimanche que le
dirigeant libyen Moammar Kadhafi «a changé»
et estimé que la France pouvait envisager de vendre des
armes à Tripoli «en fonction des règles
internationales» et françaises.
«Je crois que M. Kadhafi a donné indéniablement
des gages importants de sa volonté de réintégrer
la communauté internationale en renonçant aux
armes de destruction massive (...) et en apurant un certain
nombre de dettes surtout des dettes morales», a estimé
Michèle Alliot-Marie lors du «Grand Rendez-vous»
sur Europe-1.
De retour de Tripoli, où elle a rencontré le
colonel Kadhafi, la ministre de la Défense a estimé
qu»'il a changé» et qu»'aujourd'hui
il a envie de participer aux actions de la communauté
internationale».
«Peut-être sent-il qu'il ne peut seul agir en Afrique
et, s'il veut que sa voix soit entendue, son action existe,
cela ne peut se faire que dans un cadre beaucoup plus large»,
a-t-elle analysé.
«Nous devons tous agir contre le terrorisme, c'est ce
que je lui dis», a ajouté Michèle Alliot-Marie.
Au cours de son entretien avec l'homme fort de Tripoli, la ministre
de la Défense a évoqué d»'autres
sujets de travail en commun» comme «la lutte contre
tous les trafics: armes, drogue, hommes».
Quant à l'armement du pays, «il m'a dit sa volonté
de pouvoir de nouveau avoir du matériel français
et je lui ai dit que ceci n'avait de sens que dans le cadre
d'une coopération plus large», a précisé
Michèle Alliot-Marie.
Cette coopération passe par «des relations de
réflexions stratégiques communes» s'il y
avait de «véritables liens de confiance rétablis
notamment entre les militaires», a-t-elle noté.
«Pour avoir des liens confiance, il faut que les gens
se connaissent, aient des formations en commun, fassent des
stages réciproques et des exercices en commun».
«L'embargo a été levé par toute
la communauté européenne et internationale: il
n'y a plus d'embargo sur ces armes», a rappelé
la ministre de la Défense.
AP