Bulletin
Samedi 19 Février 2005 à 12:00:00
DB9628
Les parents des personnes ayant péri dans l’attentat
du vol de la compagnie française du DC 10 d’UTA
en septembre 1989, au-dessus du désert du Ténéré
(Niger), réclament leur indemnisation dans un bref délai.
Dans une déclaration rendue publique le 18 février
à Brazzaville, ils ont demandé à la Caisse
de dépôt et de consignation de France – où
a été déposé l’argent versé
par la Libye qui a reconnu cet attentat – de débloquer
leurs indemnités qui s’élèvent à
49 millions de dollars US, au plus tard le 31 mars 2005.
Au Congo, les parents des victimes se sont constitués
en association. Cette association est dirigée par Norbert
Dabira, officier et inspecteur général des Forces
armées congolaises (FAC). D’autre part, toutes
les familles (africaines et françaises) ayant perdu des
membres au cours de la catastrophe du DC 10 se sont regroupées
en une Fondation basée en France. Cette Fondation créée
depuis deux mois est chargée de la gestion des fonds
versés par la Libye pour l’indemnisation des parents
des victimes.
«La Fondation n’a jamais pris contact de manière
officielle avec l’Association des parents des victimes
de Brazzaville. Cette dernière a donc l’impression
d’être écartée et revendique qu’elle
soit désormais partenaire à part entière
et associée aux décisions prises par la Fondation
qui, jusqu’à maintenant, semble totalement ignorer
les familles africaines», est-il dénoncé
dans la déclaration émise par l’association
congolaise.
«L’Association des familles des victimes de
Brazzaville réfute les indemnisations partielles suggérées
sous prétexte de traitement urgent nécessitant
une indemnisation, et exige que soient indemnisées toutes
les familles congolaises avant le 31 mars 2005.»
A ce jour, aucune famille de quelque nationalité que
ce soit n’a été indemnisée. Mais
les parents des victimes congolaises estiment que, près
de neuf mois après le versement des fonds par la Libye,
l’argent aurait dû être versé. Ils
ont affirmé qu’après le 31 mars 2005, si
leur règlement n’était pas payé,
ils saisiront les hautes autorités françaises,
plus précisément le président Jacques Chirac.
«Après le 31 mars, si rien n’est fait,
nous interviendrons auprès du gouvernement français,
notamment du président Chirac et des ministères
en charge des Affaires étrangères et des Droits
de l’homme et de la Solidarité pour exprimer notre
désarroi», a déclaré avec force
Norbert Dabira.
Ce dernier a demandé à la Fondation de prendre
contact avec les parents des victimes du Congo afin qu’elle
puisse prendre en compte leurs intérêts. D’autre
part, ces parents souhaitent que «leur indemnisation ne
se fasse pas par l’intermédiaire du Trésor
public congolais, mais par la paierie de France à Brazzaville».
Ils ont également condamné la lenteur avec laquelle
la Fondation traite le dossier et demandent que leurs avis soient
pris en compte lors du prochain conseil d’administration
prévu le 28 février 2005 à Paris.