Tripoli, Libye, 30/03 - La cour suprême libyenne s`est
penchée mardi sur l`appel interjeté contre le
verdict prononcé le 6 mai 2004 par la cour pénale
de Benghazi dans l`affaire d`inoculation du virus du sida à
quelque 400 enfants libyens lors d`opérations de vaccination
en 1998.
La cour pénale de Benghazi avait prononcé la
peine capitale contre cinq infirmières bulgares et un
médecin palestinien, reconnus coupables d`avoir infecté
les enfants libyens en question par le virus de l`immunodéficience
humaine alors qu`ils fréquentaient l`hôpital pédiatrique
de Benghazi.
Cinquante parmi ces enfants sont décédés
depuis, tandis que les autres continuent de souffrir du virus
mortel. Ce drame a eu d`autres répercussions néfastes
d`ordre sanitaire et social. En effet, plusieurs cas de transfert
du virus de l`enfant à la mère ont été
enregistrés et un grand nombre de cas de divorce ont
eu lieu.
Les avocats des personnes condamnées dans ce cadre ont
fait mardi leurs plaidoiries devant l`instance judiciaire suprême,
qui a décidé de reporter l`examen de l`affaite
au 31 mai prochain.
L`ambassadeur et les membres du personnel de l`ambassade de
Bulgarie, ainsi que plusieurs chefs et membres de mission diplomatiques
accréditées à Tripoli ont assisté
à cette séance de la cour suprême en plus
d`un grand nombre de correspondants de la presse locale et étrangère.
Des dizaines de parents accompagnés de leurs enfants
contaminés par le virus du sida ont manifesté
devant le siège de la cour pour souhaiter le maintien
du verdict (la peine capitale) émis par la cour de Benghazi.
S`exprimant le 23 mars dernier à Alger lors du 17-ème
sommet de la Ligue arabe, le leader libyen Mouammar Kadhafi
avait évoqué cette affaire en parlant de "l`arrogance
occidentale" à l`égard des Arabes et de leurs
causes.