par A. Niaou
22/04/2005 - La Ligue des familles
des victimes des raids aériens américains de 1986
sur Tripoli et Benghazi a demandé au patron des Nations
unies, Kofi Annan, d’intervenir auprès des autorités
compétentes pour obtenir le dédommagement des
leurs ayants-droit.
Dans une lettre au secrétaire général
de l’ONU, cette ligue, qui regroupe des Libyens et des
étrangers touchés lors des bombardements, l’appellent
à faire en sorte que ces familles reçoivent des
dédommagements équitables pour les pertes humaines,
matérielles et morales subies à cette occasion.
La lettre, dont la PANA a reçu copie, rappelle à
M. Annan qu’il lui a été adressé
à ce même propos, à la date du 7 septembre
2003, un mémorandum s’appuyant sur des "précédents
dans le droit international et dans les relations internationales
donnant droit au dédommagement".
L’organisation des familles des victimes estime que "le
transfert de ce mémorandum aux autorités compétentes
rend service à l’homme afin qu’il puisse
recouvrer ses droits légitimes et pour que ce type d’agression
ne se reproduise plus, ce qui serait de nature à garantir
la réalisation de la paix et de la justice à travers
le monde".
On rappelle que les Libyens ont commémoré jeudi
de la semaine dernière le 19-ème anniversaire
de ces raids américains au cours desquels des bombardiers
de type F-111 basés en Grande-Bretagne et soutenus par
des avions de la VI-ème Flotte américaine en Méditerranée
avaient déchiré le silence dans la nuit du 14
au 15 avril 1986.
Ils avaient déversé sur les villes de Tripoli
et Benghazi des bombes visant notamment la tente bédouine
de Mouammar Kadhafi et sa résidence tripolitaine, ainsi
que plusieurs quartiers résidentiels des deux villes,
faisant des dizaines de victimes, dont la fille adoptive du
leader libyen, Hana.
La DCA libyenne, qui s’était opposée à
cette agression disproportionnée pour laquelle le Pentagone
avait engagé plus de 170 appareils, avait réussi
à en abattre plusieurs.
Baptisés "l’agression américano-atlantique
ratée" par les Libyens, ces raids sont survenus
à l’apogée du bras de fer entre Tripoli
et Washington qui a duré environ trois décennies
à cause du refus libyen de la politique américaine
dans la région.
Aujourd’hui cependant, les relations entre la Libye et
les Etats- unis connaissent une nette amélioration sur
les plans politique, diplomatique et économique, depuis
l’annonce, en décembre 2003 par la Libye, de l’abandon
de tous ses programme de recherche sur les armes de destruction
massive.