La commissaire européenne aux Relations
extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a demandé
au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi une révision du
jugement ayant condamné à mort cinq infirmières
bulgares et un médecin palestinien, plaidant pour leur
libération "dès que possible".
"J'ai évoqué l'affaire avec
le colonel Kadhafi, en soulignant le souhait profond de l'Europe
de voir les éléments de preuve qui avaient conduit
(à leur condamnation) réexaminés et qu'ils
soient libérés dès que possible",
a indiqué la commissaire dans un communiqué diffusé
mercredi par la Commission européenne.
Un tribunal libyen avait condamné à
mort en mai 2004 les cinq infirmières ainsi qu'un médecin
palestinien, les accusant d'avoir inoculé le virus du
sida avec du sang contaminé à 380 enfants de l'hôpital
de Benghazi (nord).
Quarante-sept enfants sont morts des suites
de cette transfusion.
Benita Ferrero-Waldner devait donner mercredi
après-midi une conférence de presse à Bruxelles,
à son retour de Libye où elle a rencontré,
outre le colonel Kadhafi, le Premier ministre libyen, Choukri
Ghanem.
La Haute cour libyenne doit se prononcer le
31 mai sur la recevabilité d'un appel interjeté
par les infirmières.
La Commission européenne a confirmé
dans son communiqué que Mme Ferrero-Waldner s'était
entretenue avec les condamnés dans leur prison de Tripoli.
La commissaire a également rencontré
des enfants de Benghazi atteints du Sida et leurs familles,
ainsi que des représentants du corps médical libyen.
Benita Ferrero-Waldner a également évoqué
devant le Premier ministre libyen un plan d'action soutenu par
l'UE pour combattre l'épidémie de Sida dans le
pays.
Ce plan prévoit à la fois la
fourniture de matériel et d'expertise, ainsi que des
cours de formation pour la transfusion sanguine, ou encore la
prévention.
Les condamnés sont détenus depuis
six ans.
Lors de leur procès, la défense
avait fait témoigner le professeur français Luc
Montagnier, co-découvreur du virus du sida, et deux autres
spécialistes reconnus, l'Italien Vittorio Colizzi et
le Suisse Luc Perrin, qui ont déclaré que les
mauvaises conditions d'hygiène de l'hôpital constituaient
la cause de la contamination.