Les familles des enfants libyens victimes d'une épidémie
de sida qui aurait été provoquée par cinq
infirmières bulgares condamnées à mort
en Libye, ont exclu lundi toute négociation pour un règlement
à l'amiable de cette affaire et exigé l'application
de la sentence.
Dans un communiqué reçu par l'AFP à Tripoli,
ces familles critiquent les positions affichées par la
Bulgarie et la Commission européenne, les accusant de
"ne pas respecter les bases de la démocratie dans
le monde, dont l'indépendance du système judiciaire
dans les pays libres et souverains".
En 2004 et pour obtenir la libération des condamnés,
le gouvernement libyen avait réclamé pour les
familles des victimes des compensations égales à
celles versées par la Libye aux familles des victimes
de l'attentat commis par ses services secrets contre un avion
américain de Pan Am au-dessus de la ville écossaise
de Lockerbie en 1988. La Bulgarie avait refusé.
"Face à la tragédie de nos enfants et à
l'insouciance du monde, nous annonçons notre attachement
à l'application du verdict contre les condamnés
(...) et notre refus total de toute négociation et de
tout compromis ou marchandage dans cette affaire", écrit
le communiqué signé des "familles et proches
des enfants victimes du crime du Sida à Benghazi".
Détenus depuis six ans, les cinq infirmières
bulgares et un médecin palestinien ont été
reconnus coupables en première instance en mai 2004 d'avoir
inoculé le virus du sida en transfusant avec du sang
contaminé 380 enfants de l'hôpital de Benghazi
(nord). Quarante-sept enfants sont morts.
Le 31 mai dernier, la Haute cour libyenne a annoncé
avoir reporté au 15 novembre sa décision sur la
recevabilité de l'appel des condamnés à
mort. Si la cour accepte l'appel, la justice devrait ordonner
en principe de nouvelles enquête et procédure.
Dans le cas contraire, la condamnation à mort sera maintenue.
Les accusés clament leur innocence.
Le 7 juin, la justice libyenne a acquitté dix officiers
libyens accusés d'avoir torturé les cinq Bulgares
pour leur arracher des aveux, provoquant des critiques de la
commissaire européenne Benita Ferrero-Waldner contre
"les procédures employées dans le procès"
et celles de la Bulgarie qui a exprimé ses doutes quant
à l'efficacité du système judiciaire libyen.