victimes attentat

(lundi 13 juin 2005 22h59)

Affaire sida: les familles des victimes libyennes excluent tout compromis


Les familles des enfants libyens victimes d'une épidémie de sida qui aurait été provoquée par cinq infirmières bulgares condamnées à mort en Libye, ont exclu lundi toute négociation pour un règlement à l'amiable de cette affaire et exigé l'application de la sentence.

Dans un communiqué reçu par l'AFP à Tripoli, ces familles critiquent les positions affichées par la Bulgarie et la Commission européenne, les accusant de "ne pas respecter les bases de la démocratie dans le monde, dont l'indépendance du système judiciaire dans les pays libres et souverains".

En 2004 et pour obtenir la libération des condamnés, le gouvernement libyen avait réclamé pour les familles des victimes des compensations égales à celles versées par la Libye aux familles des victimes de l'attentat commis par ses services secrets contre un avion américain de Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie en 1988. La Bulgarie avait refusé.

"Face à la tragédie de nos enfants et à l'insouciance du monde, nous annonçons notre attachement à l'application du verdict contre les condamnés (...) et notre refus total de toute négociation et de tout compromis ou marchandage dans cette affaire", écrit le communiqué signé des "familles et proches des enfants victimes du crime du Sida à Benghazi".

Détenus depuis six ans, les cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été reconnus coupables en première instance en mai 2004 d'avoir inoculé le virus du sida en transfusant avec du sang contaminé 380 enfants de l'hôpital de Benghazi (nord). Quarante-sept enfants sont morts.

Le 31 mai dernier, la Haute cour libyenne a annoncé avoir reporté au 15 novembre sa décision sur la recevabilité de l'appel des condamnés à mort. Si la cour accepte l'appel, la justice devrait ordonner en principe de nouvelles enquête et procédure. Dans le cas contraire, la condamnation à mort sera maintenue. Les accusés clament leur innocence.

Le 7 juin, la justice libyenne a acquitté dix officiers libyens accusés d'avoir torturé les cinq Bulgares pour leur arracher des aveux, provoquant des critiques de la commissaire européenne Benita Ferrero-Waldner contre "les procédures employées dans le procès" et celles de la Bulgarie qui a exprimé ses doutes quant à l'efficacité du système judiciaire libyen.

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