Paris, France, 31/08 - Des révélations anonymes
d`un policier écossais "de haut rang" ayant
participé à l`enquête et aujourd`hui à
la retraite, viennent de renforcer le doute sur l`implication
de la Libye, dans l`attentat aérien du Boeing 747 de
la PanAm survenu en décembre 1988 au-dessus de la petite
ville écossaise de Lockerbie, rapporte ce mardi la presse
française.
La Justice écossaise, rappelle-t-on, a jugé en
janvier 2001 le Libyen Abdel Basset Ali al-Megrahi, agent des
services de sécurité du colonel Kadhafi, comme
le vrai responsable de la tragédie de Lockerbie et l`a
condamné à 27 ans de détention pour les
meurtres de 270 personnes dont les 259 passagers et membres
d`équipage et 11 résidents du village de Lockerbie,
en Écosse.
La cour écossaise siégeant aux Pays-Bas, l`a
reconnu coupable d`avoir disposé, dans une valise introduite
le 21 décembre 1988 dans la soute à bagages du
Boeing 747 de la PanAm, une radiocassette truffée d`explosifs
et activée par un détonateur sophistiqué
.
Ce Boeing de la PanAm, qui assurait la liaison Londres-New
York, avait explosé au-dessus de Lockerbie, 38 minutes
après seulement son décollage.
Selon les révélations du policier écossais,
les agents de la centrale de renseignements américaine
(CIA) qui enquêtaient sur la tragédie, auraient
"écrit le scénario", accablant à
priori la Libye et fabricant à postériori l`indice
identifié comme élément du détonateur,
a rapporté mardi le quotidien français "Le
Figaro".
Pour le journal, l`activité des agents américains
au moment de l`enquête, soulève bien des questions
car, ils ont occupé le terrain de Lockerbie, avec préséance
sur les inspecteurs écossais, dans la recherche d`indices.
Ces Américains avaient également récupéré
la valise d`un des leurs, victime de la tragédie, l`ont
ensuite vidée, avant de la restituer, bien nettoyée,
comme "preuve matérielle".
D`autre part, l`expertise scientifique qui a tenu un rôle
déterminant dans l`argumentaire de l`accusation est contestée;
car la compétence d`Alan Feraday, l`un des quatre experts
en explosifs commis par la Justice, qui avait reconstitué
la pièce à conviction, est considérée
par la Justice écossaise comme infondée à
se présenter comme "un expert en électronique".
Deux autres cas, des condamnations prononcées sur la
foi de ses expertises ont aussi, été cassées.
Pourquoi la piste libyenne a-t-elle été privilégiée
alors qu`une autre, crédible, conduisait au Front populaire
de libération de la Palestine-Commandement général
d`Ahmed Djibril et à son commanditaire, l`Iran ? s`interroge
le journal.
Dans tous les cas, la Commission de révision des affaires
criminelles saisie du cas d`al-Megrahi pourrait, 17 ans après
les faits, relancer l`enquête si elle devait conclure
à l`iniquité du procès.
L`ancien policier a expliqué que s`il a tardé
à se manifester, c`est à cause d`une part, de
"la peur d`être vilipendé en n`apparaissant
pas solidaire" et d`autre part, de "la conviction",
qu`au moment où il s`est avisé de la magouille,
la perspective d`un procès était "rien moins
qu`une certitude".