La Cour suprême de Tripoli a
reporté mardi au 31 janvier sa décision sur la
recevabilité de l'appel des cinq infirmières bulgares
et du médecin palestinien condamnés à mort
pour avoir inoculé le virus du sida à des enfants.
La Bulgarie va devoir attendre la décision de la Cour
suprême de Tripoli sur un appel de cinq infirmières
bulgares et un médecin palestinien jusqu'au 31 janvier
2006. Ils ont été condamnés à mort
le 6 mai 2004 pour avoir, selon la Libye, inoculé sciemment
le virus du sida avec des produits sanguins à 426 enfants,
dont une cinquantaine sont morts, à l'hôpital pédiatrique
Al-Fatah de Benghazi au nord de la Libye. Le tribunal peut soit
confirmer la peine de mort, soit ordonner un nouveau procès,
soit reporter sa décision. “Nous n'avons pas beaucoup
d'espoir car ma femme et ses collègues sont devenues
un enjeu dans un contexte politique international. La Libye
en fera le commerce au prix qu'elle désire", a déclaré
Ivan Nenov, l'époux de l'une des infirmières détenues
en Libye depuis 1999. En septembre, le Conseil de l'Europe avait
conclu qu'il n'y “avait aucune preuve de leur culpabilité“.
Dans une expertise, le professeur Luc Montagnier, découvreur
du virus du sida, avait en effet affirmé que les contaminations
avaient commencé bien avant l'arrivée des infirmières
bulgares.
Des arrangements entre Sofia et Tripoli
?
Alors que la presse internationale fait état de possibles
arrangements que Tripoli et Sofia négocieraient en secret,
le ministre bulgare des Affaires étrangères, Ivaïlo
Kalfin, a déclaré vendredi qu'il rejetait le versement
de compensations financières aux familles des enfants
malades. Il s'est également refusé à un
"échange" des infirmières contre un
officier libyen condamné à 27 ans de prison en
Grande-Bretagne pour l'attentat de Lockerbie en 1988. "Il
n'y a aucun lien entre les deux. Je ne veux pas voir les infirmières
utilisées dans ce contexte", a déclaré
le ministre. Quant au Premier ministre libyen, Choukri Ghanem,
il a souligné qu'il s'agissait d'"un problème
légal qui n'avait rien à voir avec la politique".
L'affaire est devant un tribunal indépendant. Nous attendons
sa décision et nous allons discuter ensuite", avait-il
ajouté.
Georges W. Bush a demandé à plusieurs reprises
la libération des condamnés tout en s'engageant
à aider Tripoli, dont le système de santé
est délabré, à combattre le sida. A Dubaï
et à Washington, des journaux ont écrit récemment
que Tripoli était "sur le point d'abolir la peine
capitale afin d'ouvrir la voie à une commutation des
peines des cinq Bulgares et du médecin palestinien".
En France, la chanteuse française d'origine bulgare
Sylvie Vartan avait appelé à participer à
une manifestation lundi à Paris pour demander l'annulation
de la condamnation à mort des infirmières et du
médecin. Cette manifestation a réuni lundi quelques
dizaines de personnes.
Avec AFP