victimes attentat

(Jeudi 17 novembre 2005)

Report du verdict dans le dossier des enfants libyens contaminés


Tripoli, Libye, 17/11 - Des dizaines de parents des victimes ont jeté des pierres, mardi, aux éléments des forces de la sécurité publique libyennes devant le bâtiment de la Cour suprême de Tripoli, en signe de protestation à l`annonce du report, au 31 janvier 2006, de la décision de cette juridiction en appel dans l`affaire des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort pour avoir contaminé quelque 400 enfants libyens au VIH, en 1998 à Benghazi.

L`affaire avait été jugée en première instance dans cette localité située à 1.050 km au nord-est de la Libye.

Les manifestants ont bloqué l`entrée principale et les issues secondaires du siège de la Cour suprême situé sur l`avenue Al- Fath surplombant la Corniche de Tripoli, empêchant ainsi la sortie des avocats, journalistes, diplomates et autres personnes qui se trouvaient à l`intérieur du tribunal. Plusieurs mères de victimes se sont accroupies, formant une chaîne humaine en plein milieu de l`avenue Al-Fath pour gêner la circulation.

Les membres des familles des victimes, en colère, scandaient des slogans sur la nécessité d`appliquer le verdict condamnant les accusés à la peine capitale et dénonçant la politisation de cette affaire considérée comme l`un des plus ignobles crimes contre l`humanité commis à la fin du siècle dernier.

Ils estiment que cette nouvelle décision de report ne fait que prolonger les souffrances des enfants contaminés et de leurs familles qui s`attendaient à un rejet de l`appel interjeté et à l`application de la peine capitale prononcée à l`encontre des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien.

L`avocat des infirmières bulgares, Othman Al-Bizanti, a déclaré à la PANA avoir été surpris par la décision du report, affirmant sa conviction envers l`équité de la Justice libyenne.

Quant à l`avocat des familles des victimes, Abdallah Mahmoud Al- Margherbi, lui-même père d`un enfant contaminé, il a indiqué que "le prolongement, par la Justice, de cette affaire, constitue une sorte d`injustice", soulignant qu`il s`attendait à ce que la Cour suprême confirme, aujourd`hui, le verdict de la peine capitale.

Il a toutefois ajouté comprendre, en tant qu`avocat, que la cour puisse avoir ses raisons, ajoutant ne pas pas s`opposer à sa décision.

Le président de la Ligue d`assistance aux enfants libyens, Idriss Lagha, a exprimé sa consternation face à ce nouveau report, précisant que les familles des victimes attendaient de la cour un rejet de l`appel interjeté par les infirmières bulgares et la confirmation de la sentence les condamnant à la peine de mort.

Rahma Ahmed Al-Farjani, mère de l`une des filles victimes, a condamné ce report, ajoutant: "Nous nous posons énormément d`autant plus de questions que le report signifie davantage de souffrances pour les enfants encore en vie".

Le tribunal pénal de Benghazi avait condamné à la peine capitale cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien reconnus coupables d`avoir volontairement inoculé environ 400 enfants libyens au virus du SIDA à l`hôpital pédiatrique de cette ville en 1998, dont 51 de ces enfants sont décédés à ce jour.

La Cour suprême de Tripoli avait reporté, lors de sa séance du 31 mai 2005, l`examen de l`appel interjeté par les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien au 15 novembre 2005.

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