Reuters
La Bulgarie et la Libye se sont mises d'accord
sur la création d'un fonds de solidarité aux familles
des enfants libyens séropositifs, ouvrant la voie à
une possible libération des cinq infirmières bulgares
condamnées à mort pour avoir délibérément
inoculé le sida à de jeunes patients.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Commission européenne
ont également adhéré à ce fonds
de solidarité, dont la création pourrait permettre
de régler une crise remontant à 1999, ont annoncé
vendredi des responsables.
Tripoli avait en effet laissé entendre que les cinq
infirmières bulgares et le médecin palestinien,
également condamné à mort dans cette affaire,
pourraient être graciés si les familles des victimes
recevaient une aide humanitaire suffisamment importante.
Les six membres de l'équipe médicale, détenus
depuis 1999, ont été reconnus coupables d'avoir
infecté 426 enfants dans un hôpital de Benghazi,
sur la côte méditerranéenne. Une cinquantaine
d'enfants sont morts.
"Le fonds international sera créé pour soutenir
les familles à Benghazi dans le cadre des efforts internationaux
visant à trouver une solution acceptable par toutes les
parties à la suite de l'épidémie tragique
de sida à Benghazi", déclare le ministère
bulgare des Affaires étrangères dans un communiqué.
AUDIENCE EN APPEL DIMANCHE DEVANT
LA COUR SUPRÊME
Un porte-parole du ministère a refusé de déclarer
dans quel cadre l'accord, obtenu cette semaine à Tripoli,
pourrait aboutir à la libération de l'équipe
médicale.
Le fonds financera et coordonnera la distribution de l'aide
aux familles des enfants infectés. Il fournira également
une assistance médicale aux victimes et participera à
la modernisation de l'hôpital de Benghazi.
Le président bulgare, Georgi Parvanov, s'est montré
relativement optimiste sur les chances de libération
des infirmières.
"J'ai des raisons d'espérer des développements
dans le processus de négociations qui devraient amener
à une avancée, à une issue positive attendue
de longue date", a déclaré le président
selon des extraits d'un entretien à paraître samedi
dans le quotidien 24 Chasa.
Parvanov, qui a rencontré le dirigeant libyen Mouammar
Kadhafi cette année, a déclaré espérer
que ces fêtes de Noël seraient les dernières
passées en captivité par les infirmières
mais, a-t-il précisé, "leur libération
pourrait se payer cher".
Une audience en appel est prévue dimanche, jour de
Noël, devant la Cour suprême de Libye pour l'équipe
médicale mais, d'après des responsables, aucun
jugement n'est attendu avant janvier.