victimes attentat

victimes attentat
(Mercredi 16 octobre 2002)
La lutte antiterroriste à la française, vue de Tripoli

MOBILISATION contre le terrorisme, aide renforcée pour les victimes de la violence, impunité zéro, autant de grands et beaux principes réaffirmés en toute occasion par les membres du gouvernement Raffarin. Lequel se prépare à recevoir, à partir du 21 octobre, le ministre des Affaires étrangères de la Libye, achevant ainsi de normaliser nos relations avec le pays de Kadhafi.
Quel rapport ? Simplement que plusieurs membres de l'entourage du même Kadhafi ont été juges coupables, en 1999, du plus grave attentat perpétré contre la France depuis quarante ans.
A savoir la destruction en plein vol, du DCIO d'UTA Brazzaville

-Paris qui, en septembre 1989, avait causé la mort de 170 passagers.
L'attentat contre un Boeing de la PanAm, un an plus tôt, au dessus de Lockerbie en Ecosse (270 morts), s'était soldé, lui, par la condamnation du principal responsable libyen livré à la Grande-Bretagne. Et Tripoli s'est vu imposer de verser 10 millions de dollars par disparu. L'épilogue français est tout différent.
Aucun des six responsables identifiés - dont le beau-frère de Kadhafi - ne purge sa peine de prison à perpétuité et ils ne sont pas près de le faire.Les condamnations financières sont dérisoires : de 3 000 à 30 000 euros par famille, selon le lien

de parenté avec la personne tuée.Quant à la personne de Kadhafi la France a renoncé, en 2001, à le poursuivre bien qu'elle ait ratifié, un an plus tôt, le statut de la Cour pénale internationale. Son article 27 stipule que « la qualité officielle de chef d'Etat n'exonère en aucun cas de la responsabilité pénale ».
Mais peut-être que Kadhafi ignorait tout des activités de son beauf...

J.-F. J.