victimes attentat

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(Mercredi 16 octobre 2002)

La Colère des victimes du DC 10
Officialisée par la visite vendredi du ministre des Affaires étrangères français à Tripoli, la normalisation des relations franco-libyennes choque les proches des 170 personnes mortes dans l'attentat de 1989

Elle tremble Brigitte Moret, résidente de Peyrolles raconte que "tous les 21 septembre, je téléphone à mon neveu. Mais il n'est pas question de lui souhaiter un bon anniversaire Le 19 septembre 1989 il a perdu sa maman, Nicole qui a disparu au-dessus du désert du Ténéré dans l'explosion du DC 10 UTA " Serge Vasseur, habitant Robion dans le Vaucluse, n'arrive pas à faire le deuil de Michèle sa soeur victime du même attentat qui avait causé la mort de 170 personnes. "Nous sommes tous restés à cette date. Un attentat n'est pas une mort comme les autres. La violence, les corps déchiquetés et puis dans notre cas ce box vide, en 1999 alors qu' étaient jugés et condamnés par contumace 6 ressortissants libyens, une sentence jamais exécutée." Hier, ils ont appris que Dominique de Villepin se rendrait
vendredi à Tripoli, la première visite officielle d'un ministre des Amères étrangères dans un cadre bilatéral depuis 1985 et Roland Dumas.
La normalisation "la relance" dit-on au Quai d'Orsay, des relations franco-libyennes remonte au printemps demier avec la visite en France du fils du colonel Kadhafi. Jalon diplomatique d'un rapprochement économique. Airlib a ouvert une ligne hebdomadaire
Paris-Tripoli depuis une semaine. Des sociétés françaises ont signé des contrats.
En mai était annoncée la tenue de la commission mixte franco-libyenne.

Ce sera les 21 et 22 octobre. Au programme, entre autres, la définition d'un cadre juridique qui permettra de développer des échanges économiques. "Nous étions un peu fatalistes, nous ne voulions pas créer une association, adhérer à SOS Attentats nous suffisait. Mais savoir que des Libyens voyageraient en France et aux frais des contribuables a été une image insupportable . Et cela le lendemain de l'attentat de Bali et des déclarations du Président Chirac affirmant que le terrorisme ne doit pas rester impuni", s'indigne Brigitte.
Eux, ont le sentiment que leur affaire n'a jamais été jugée. "Pami les 6 personnes condamnées en 1999, se trouvait le beau-frère de Kadhafi , Abdallah Sensoussi décrit par l'enquête du juge Bruguière comme étant celui qui a fourni l'engin explosif, a donné les instructions et contrôlé les opérations", explique Guillaume Denoix de Saint-Marc "Ces six personnes font l'objet d'un Mandat international. Il en sera question dans les discussions " déclare-t-on au Quai d'Orsay.
"La seule manière de clore le dossier : Kadhafi demandant pardon et les six condamnés rejoignant une prison"
Guillaume Denoix de Saint-Marc et les familles, s'ils n'entretiennent que peu d'illusions ne veulent pas
renoncer. Le 21, ils seront une centaine pour une "cérémonie de protestation" .

Philippe WALLEZ

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Nicole Deblicker, 37 ans, et Michèle
Vasseur, 39 ans, travaillaient à bord du
DC10 quand il a explosé au-dessus du
désert de Ténéré.