victimes attentat

victimes attentat
(vendredi 18 octobre 2002, 17h44)

Arrivée du ministre français des Affaires étrangères à Tripoli



TRIPOLI (AFP) - Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin est arrivé vendredi à Tripoli dans le cadre d'une brève visite marquant la normalisation des relations franco-libyennes, a constaté l'AFP.
Arrivé à 15h00 (13h00 GMT), M. de Villepin devait avoir des entretiens avec son homologue libyen Rahmane Chalgam et avec le ministre libyen de l'Unité africaine Abdessalam Triki, avant de rencontrer le dirigeant libyen, le colonel Mouammar Kadhafi.
Les questions africaines et les suites de "l'affaire UTA", qui reste le seul point noir des relations entre Paris et Tripoli, devraient également figurer à l'ordre du jour des conversations du ministre français à Tripoli.
Le chef de la diplomatie française devait quitter la Libye en soirée pour Beyrouth où s'est ouvert vendredi le 9e sommet de la francophonie.
Cette brève visite doit précéder la réunion de la commission mixte franco-libyenne prévue lundi à Paris, destinée à revitaliser la coopération entre les deux pays. Il s'agit de la première réunion de cette commission depuis 20 ans.
Après une longue période de froid entre Paris et Tripoli, à la suite de l'attentat contre un avion de la compagnie française UTA qui avait fait 170 morts (dont 53 Français) en septembre 1989, et l'embargo de l'ONU contre la Libye, suspendu en 1999, pour sa participation à des actes terroristes, les relations franco-libyennes ne cessent de s'améliorer. "La Libye du colonel Kadhafi s'assagit" depuis l'époque où son nom était étroitement associée au terrorisme international, indique-t-on à Paris.
Depuis la suspension des sanctions de l'ONU et des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le colonel Mouammar Kadhafi n'a cessé d'afficher sa volonté de participer à la lutte anti-terroriste et de jouer les médiateurs pour les bonnes causes.
En témoigne le rôle vital joué par Seif al Islam Kadhafi, fils et successeur présumé du dirigeant libyen, dans la libération des otages occidentaux (dont des Français) de l'île philippine de Jolo à l'automne 2000.
Lors d'un séjour en février dernier à Paris, Seif al Islam Kadhafi s'était fait le chantre de l'amélioration des relations franco-libyennes. Les questions africaines seront aussi au menu de l'entretien de M. de Villepin vendredi avec son homologue libyen Abdel Rahmane Chalgham.
Sur le plan des relations économiques, les résultats s'améliorent aussi, même s'il reste encore beaucoup à faire à la France pour rattraper son retard par rapport à autres pays européens. Riche pays pétrolier, la Libye est actuellement à la recherche d'investisseurs pour développer ses infrastructures et souhaite devenir une grande destination touristique.
Les vols Paris-Tripoli ont repris début octobre et sont assurés désormais par la compagnie française Air Lib. En 2001, les échanges commerciaux entre la France et la Libye ont presque doublé par rapport à l'année précédente, à 1,011 milliard d'euros.
Sur le plan bilatéral, le ministre français évoquera notamment "les suites de l'affaire de l'UTA" qui reste le seul point noir des relations entre Paris et Tripoli. Aujourd'hui, les familles françaises des victimes de l'attentat réclament que les coupables jugés par contumace à Paris purgent leur peine. Elles veulent aussi être dédommagés par Tripoli au même titre que les familles des victimes américaines et britanniques de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un avion de la Pan Am, qui avait fait 270 morts en 1988, à qui Tripoli promet 10 millions de dollars par victime.
"Le gouvernement français s'est montré très frileux dans cette affaire. Les Libyens eux-mêmes reconnaissent que ce que nous avons touché est plus de l'argent de poche qu'une véritable réparation", a indiqué mercredi Guillaume Denoix de Saint Marc, un des parents des victimes. Pour exprimer leur colère, les proches des victimes iront protester lundi devant le Quai d'Orsay où se se réunira la commission mixte franco-libyenne, sous la présidence de MM. de Villepin et Chalgham.
Retour au menu presse 2002