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               Depuis qu' elles ont appris la nouvelle, les 
                familles des victimes de l'attentat contre le DC1O d'UTA ne décolèrent 
                pas : la France veut officiellement renouer avec la Libye, pourtant 
                tenue pour responsable de la mort de 170 personnes dans l'explosion 
                du vol Brazzaville-Paris via N'Djamena, le 19 septembre 1989. 
                Pour la première fois depuis vingt ans, une commission 
                mixte franco-libyenne doit en effet se tenir à Paris, les 
                21 et 22 octobre. Une réunion qui fait suite à la 
                visite que devait effectuer à Tripoli, le 18 octobre, le 
                ministre français des Affaires étrangères, 
                Dominique de Villepin. 
                Qui dit commission franco-libyenne dit commission de coopération 
                culturelle, scientifique et technique, d'une 
                part, et commission économique et financière d'autre 
                part. La volonté d'une normalisation des relations entre 
                les 
                deux États ne fait donc aucun doute et la tenue de là 
                commission n'en est pas le premier indice. 
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             Il y 
              avait déjà eu en février 2002, la réouverture 
              du trafic aérien entre les deux pays ou encore la participation 
              de soixante-cinq entreprises françaises à la Foire 
              internationale de Tripoli, deux mois plus lard. 
              Depuis quelques semaines le discours du colonel Mouammar Kadhafi 
              semblait même s'être tempéré. Mais que 
              les États 
              prennent à leur tour le chemin de la normalisation c'en était 
              trop pour les familles des passagers qui ont péri au-dessus 
              du désert du Ténéré (Niger) " La 
              France ne peut pas à la fois prétendre lutter contre 
              le terrorisme et recevoir le ministre des Affaires étrangères 
              libyen, Abdelrahman Mohamed Chalgam ", s'emporte l'un d'eux. 
              Comme lui, ils sont nombreux à penser que les autorités 
              hexagonales n'ont pas fait tout ce qu'elles pouvaient pour obtenir 
              réparation, alors même qu'il s'agissait de " l'attentat 
              le plus meurtrier perpétré contre la France depuis 
              la Seconde Guerre mondiale ». | 
             
               Car si la Libye s'est empressée de verser 
                les dommages et intérêts fixés par la justice 
                française en décembre 1999, les auteurs présumés 
                de l'attentat sont toujours en liberté. Six hauts responsables 
                des services secrets ou de la diplomatie libyenne - dont le beau-frère 
                de Kaddafi - avaient pourtant été jugés par 
                contumace et condamnés à la prison à perpétuité. 
                Pas question donc pour les familles des victimes " de laisser 
                le Quai d'Orsay enterrer le dossier " et reprendre, " 
                comme si de rien n'était ses relations avec Tripoli " 
                Aux « hommes politiques qui ne manquent jamais de se mettre 
                en avant lors des cérémonies commémoratives 
                », elles ont bien l'intention de montrer leur détermination. 
                Des manifestation de protestation contre la venue de la délégation 
                libyenne devait avoir lieu. lundi el mardi dans la capitale française. 
               
              ANNE KAPPES-GRANGE  
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