victimes attentat

LA MONTAGNE
(Mardi 22 octobre 2002)
Nouvelle étape du rapprochement

La France et la Libye ont franchi une nouvelle étape dans leur rapprochement en tenant, hier à Paris, la première réunion depuis vingt ans d'une commission mixte fixant les grandes lignes de la coopération bilatérale.
Au même moment, les familles des victimes d'un attentat contre un avion de la compagnie française UTA, qui fit 170 morts en 1989 au-dessus du Niger, ont manifesté pour dénoncer la tenue de cette réunion.
Les travaux de la commission, qui s'achèveront aujourd'hui, ont été ouverts au Centre des conférences internationales par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Dominique de Villepin et Appel Rahmane Chagham.
« Nous sommes engagés dans, la définition d'une relation que nous voulons marquer du sceau du dialogue », après
« une longue période de crise et d'incompréhension », pour surmonter avec responsabilité et lucidité les épreuves du passé», a déclaré Dominique de Villepin.

VINGT ANS APRÈS
Cette commission ne s'était plus réunie depuis vingt ans en raison notamment des conflits au Tchad, de l'attentat contre l'avion d'UTA et de l'implication
de la Libye dans des activités terroristes qui provoquèrent la mise en place


jusqu'en 1999 d'un embargo de l'ONU.
Le rapprochement avait été scellé vendredi par une visite à Tripoli de Dominique de Villepin.
Composée en fait de deux commissions, chargées respectivement de la coopération dans les domaines culturel, scientifique et technique et en matière économique, la commission mixte composée d'une vingtaine de diplomates et d'experts de chaque pays doit déterminer les grands axes de la coopératien pour les deux ou trois prochaines années.
Plusieurs secteurs de coopération ont déjà été dégagés, tels que l'université et l'enseignement du français, l'eau et l'environnement, la valorisation du patrimoine naturel et archéolcgique et le tourisme.
Riche pays pétrolier, la Libye
recherche aussi des investisseurs pour développer ses infrastructures, notamment dans le tourisme, et souhaite accroître ses échanges commerciaux avec la France. Avec plus d'un milliard d'euros, ceux-ci ont presque doublé l'an dernier par rapport à l'année précédente mais la France arrive encore loin derrière l'Italie et l'Allemagne, principaux partenaires économiques de Tripoli. Elle souhaite notamment augmenter ses parts de marché dans des secteurs tels que le pétrole, les transports et les télécommunications.


AMERTUME DES FAMILLES
Ce rapprochement suscite toutefois l'amertume des familles des victimes de l'attentat contre un DC-10 d'UTA qui avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 53 Français, en 1989, dans le désert du Ténéré, au Niger.
Evoquant la lutte contre le terrorisme, Dominique de Villepin avait auparavant souhaité que la Libye, qui a montré clairement, selon des sources diplomatiques, sa volonté de renoncer à l'action violente clandestine, « reste mobilisée dans ce combat collectif ».
Six membres des services secrets libyens avaient été condamnés par contumace, en mars 1999, par la cour d'assises de Paris pour leur responsabilité dans l'attentat de 1989.
Les familles ont de nouveau demandé que ces condamnés purgent leur peine ou viennent répondre de leurs actes dans un procès contradictoire et non par contumace. Le porte-parole des familles, Guillaume Denoix de Saint-Marc, a suggèré la création d'une « indemnité compensatrice qui soit symboliquement la condamnation de la Libye ».
Les autorités libyennes avaient fait part vendredi, à Dominique de Villepin, de leur engagement à indemniser les familles qui ne l'ont pas été encore si la justice française en décidait ainsi.

quelques 150 proches des victimes, dont des Britaniques et des Italiens, ont déployé près du ministère des Affaires étrangères une banderole mantionnant les noms des voctimes pour exprimer leur mécontentement de voir des officiels libyens en France.
 
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