victimes attentat

victimes attentat
(Mardi 22 octobre 2002)
Paris et Tripoli, c'est reparti
Le ministre libyen des Affaires étrangères a été reçu hier à l'Elysée.

Officiellement rompues depuis l'attentat contre le DC10 d'UTA, qui fit 170 morts en 1989, les relations franco-libyennes n'ont pas attendu pour se normaliser les retrouvailles qui ont eu lieu, hier à Paris. Ce rapprochement a été scellé par la réunion, pour la première fois depuis vingt ans, de la « commission mixte franco-libyenne » qui a été ouverte par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Dominique de Villepin et Abdel Rahmane Chalgam. Mieux : ce dernier a été reçu hier soir par Jacques Chirac.
Banderole. Paris, qui est devancê depuis longtemps par l'Italie et l'Allemagne, n'a en effet nulle envie d'être définitivement écarté d'un marché très prometteur, notamment dans les secteurs du pétrole, des transports et des telécommunications. D'autant que la riche Libye entend développer ses infrastructures. Restait dès lors à trouver une manière « acceptable »

de tourner la page du DC10 et répondre à l'amertume des proches des victimes face à la normalisation avec le régime du colonel Kadhafi.Cent cinquante d'entre eux ont d'ailleurs manifesté, hier devant le Quai d'Orsay, leur volonté que celles-ci ne soient pas totalement sacrifiées à la raison d'Etat. Exprimant leur mécontentement de voir des officiels libyens en France « quand rien n'est encore réglé », ils y ont déployé une imense banderole portant le nom des 170 victimes. Pour autant, personne ne se fait vraiment d'illusion sur la possibilité que les six hauts responsables des services secrets ou de la diplomatie libyenne, condamnés par contumace à Paris, exécutent tout ou partie de leur peine, ou comparaissent dans un procès contradictoire. Des lors, la réparation relève surtout de ce que Guillaume Denoix de Saint Marc, le porte-parole des

parents des victimes, appelle une
« indemnité compensatrice qui soit symboliquement la condamnation de la Libye ».
Complément. Au cours de la visite éclair qu'il a effectuée, vendredi à Tripoli, Dominique de Villepin a donc tenté d'obtenir du colonel Kadhafi des indemnisations complémentaires à celles déjà versées par la Libye (210 millions de dollars pour les ayants droit des 170 victimes). Une somme très inférieure à celle allouée aux victimes de l'attentat contre le Boeing de la PanAm qui fit 270 morts en 1988 au dessus de Lockerbie. Ce problème pourrait être surmonté, au moins en partie. Selon Paris en effet, la Libye serait prête à « des indemnisations supplémenuaires si elles sont décidées par la justice française »

J.C.

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