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               La france et la Libye "sont 
                tombées d'accord pour faire en sorte de parvenir à 
                un règlement définitif, sur la base du droit, de 
                l'affaire" de l'attentat qui a visé en septembre 
                1989 un DC-10 d'UTA, au-dessus du désert du Niger, et qui 
                a fait 170 morts. "La Libye s'engage à appliquer les 
                décisions de la justice française concernant les 
                familles des victimes non encore indemnisées jusqu'ici", 
                indique un communiqué commun, publié mardi 22 octobre 
                à Paris, au terme de la quatrième session de la 
                commission franco-libyenne, coprésidée par les ministres 
                des affaires étrangères français et libyen, 
                Dominique de Villepin et Abdel Rahmane Chalgham. 
                En clair, l'engagement pris par la Libye concerne ceux des ayants 
                droit des victimes de l'attentat qui ne s'étaient pas portés 
                partie civile jusqu'à maintenant et qui le feraient désormais. 
                Seuls les parents de 57 des 170 victimes  qui sont de 17 
                nationalités, dont 53 Français  l'avaient 
                fait en 1999. Ils ont été indemnisés par 
                Tripoli, après que la cour d'assises de Paris en eut ainsi 
                décidé. La Libye avait transféré 211 
                millions de francs (32,5 millions d'euros), destinés à 
                indemniser les  
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               familles, à compenser la compagnie Air France pour la 
                "perte commerciale" subie à la suite de l'explosion 
                de l'avion et à rembourser le fonds de garantie des victimes 
                d'actes de terrorisme, qui avait avancé certaines indemnités. 
                VERDICT "POLITIQUE" 
                La cour d'assises avait par ailleurs condamné par contumace 
                à la réclusion à perpétuité 
                six membres des services secrets ou de la diplomatie libyens, 
                dont le beau-frère du colonel Mouammar Kadhafi. Un mandat 
                d'arrêt international avait été lancé 
                contre eux. Pour autant, les autorités libyennes ne sont 
                pas disposées à appliquer ce verdict, parce que 
                "le jugement a été rendu in abstentia, ce qui 
                ne veut pas dire qu'ils sont coupables de crimes", a déclaré 
                M. Chalgham, lors d'une conférence de presse. Il a accusé, 
                sans les identifier, "certaines parties de vouloir exercer 
                un chantage sur la Libye pour des raisons racistes agressives". 
                Il faisait vraisemblablement allusion aux associations de défense 
                des victimes de l'attentat. 
                M. Chalgham a par ailleurs assuré que l'Etat libyen "n'a 
                versé ni ne versera aucune indemnité" aux ayants 
                 
               
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               droit des victimes d'un autre attentat, qui, 
                en décembre 1988, avait visé un Boeing de la Pan 
                Am et qui avait fait 270 morts au-dessus de Lockerbie, en Ecosse. 
                "Des contacts -en vue d'indemnisations éventuelles- 
                ont lieu entre les avocats des familles des victimes et des hommes 
                d'affaires libyens pénalisés par les sanctions que 
                les Etats-Unis ont imposées à la Libye", a-t-il 
                dit. La condamnation à la prison à vie d'un ressortissant 
                libyen jugé coupable de l'attentat de Lockerbie par un 
                tribunal écossais siégeant aux Pays-Bas est, selon 
                lui, un verdict "politique". La Libye, a-t-il toutefois 
                assuré, souhaite une normalisation totale de ses relations 
                avec les Etats-Unis. 
                La réunion de la commission franco-libyenne était 
                la première depuis vingt ans. Les relations entre les deux 
                pays avaient été malmenées par les affaires 
                du Tchad, du DC-10 d'UTA et de l'embargo imposé en 1992 
                à la Libye par le Conseil de sécurité de 
                l'ONU pour cause de terrorisme. La coopération bilatérale 
                est désormais remise sur les rails, avec pour objectif 
                un "partenariat durable". 
              Mouna Naïm 
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