victimes attentat

(Lundi 18 août 2003, 16h52)

Lybie: les familles des victimes du DC-10 d'UTA sont pessimistes

Le père d'une victime du DC-10 d'UTA montre une photo de sa fille lors du procès en contumace des auteurs de l'attentat en 1999. Les familles des victimes estiment que l'accord entre autorités américaines, britanniques et libyennes sur l'indemnisation des victimes de l'attentat de Lockerbie compromet le règlement d'indemnités supplémentaires par la Lybie aux familles des victimes du DC-10 d'UTA. Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau
(Reuters - lundi 18 aout 2003, 12h27)

PARIS (Reuters) - Guillaume Denoix de Saint-Marc, l'un des porte-parole des victimes de l'attentat contre un DC-10 d'UTA en 1989, estime que l'accord entre autorités américaines, britanniques et libyennes sur l'indemnisation des victimes de l'attentat de Lockerbie compromet le règlement d'indemnités supplémentaires aux familles qu'il représente."Je crois que la position (libyenne) est en train de se durcir", a-t-il déploré dans un entretien téléphonique avec Reuters.

"Ce qui est affreux, c'est que les Américains et les Britanniques sont en train de faire le jeu des Libyens. On a l'impression que ça se joue sur fond de guerre en Irak et de règlement de comptes", a poursuivi le porte-parole, dont le père a été l'une des 170 victimes de l'attentat contre le DC-10 qui a explosé au-dessus du désert du Ténéré (Niger) le 19 septembre 1989. "Jusqu'à mardi dernier, on allait vers une solution honorable pour tous (...) On est presque au bout de la négociation (...) L'accord est sur la table et je pense qu'il peut être signé assez rapidement s'il y a de la bonne volonté", a-t-il souligné, ajoutant que cet accord comporterait des volets financier et symbolique.

En début d'après-midi, le ministère des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire sur l'état de ces négociations. Le porte-parole du Quai d'Orsay s'est borné à rappeler ses déclarations de la semaine dernière, dans lesquelles il faisait état de "progrès importants".

Depuis février 2000, le porte-parole du collectif "Les familles du DC-10 d'UTA en colère", qui représente actuellement 97 familles, soit 680 parents de victimes, est en pourparlers avec le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam.

Selon Guillaume Denoix de Saint-Marc, ce dernier a de l'influence auprès de son père. Il a déjà participé à des négociations internationales, notamment à Jolo (Philippines), pendant la crise des otages occidentaux il y a trois ans.

Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a souhaité "aboutir rapidement à un accord équitable" avec la Libye sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de 1989.Cependant, pour les autorités libyennes, ce dossier est "définitivement clos".

Tripoli a officiellement reconnu sa responsabilité dans l'explosion du Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, en décembre 1988. Les autorités libyennes ont conclu dans la foulée un accord instaurant un fonds de 2,7 milliards de dollars pour indemniser les familles des victimes.Washington et Londres ont estimé que la Libye avait répondu aux conditions nécessaires pour la levée définitive des sanctions internationales imposées en 1992. Les autorités britanniques doivent présenter lundi un projet de résolution en ce sens devant les Nations unies.

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