victimes attentat

(mardi 14 octobre 2003, 15h01)

Paris: pas d'accord "secret" sur l'attentat contre le vol DC-10 d'UTA

PARIS (AFP) - Paris a démenti mardi l'existence d'un accord "secret" avec Tripoli lié à l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989, évoqué par le fils du leader libyen Mouammar Kadhafi.

"Il n'y a aucun accord secret de quelque type que ce soit, de quelque nature que ce soit", a assuré le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, Hervé Ladsous.

La veille, Seif al-Islam Kadhafi avait fait état d'un accord en six points conclu le 11 septembre, dont le contenu était "secret" mais que sa fondation, la Fondation Kadhafi, "se réservait le droit de le publier au moment que nous jugerons opportun".

"Nous avons toujours considéré que cette affaire devait se régler dans la transparence la plus totale entre les familles et la Fondation", a ajouté M. Ladsous.

L'attentat contre le DC-10 d'UTA a fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, au-dessus du désert du Ténéré (Niger).

Le porte-parole français s'est toutefois félicité mardi de la reprise des discussions entre les représentants des familles des victimes et trois émissaires libyens sur le montant des indemnisations versées par Tripoli.

"Les discussions entre les familles et la Fondation Kadhafi reprennent. Nous nous en félicitons. Nous souhaitons qu'elles aboutissent dans les meilleurs délais", a déclaré M. Ladsous.

Ces discussions sont entourées de la plus grande discrétion et ni le lieu, ni l'heure de leur tenue n'ont été dévoilées. Elle se déroulent à Paris ou dans la région parisienne.

Le fils du dirigeant libyen a affirmé à la presse que "l'accord prévoit de payer au maximum un million de dollars par victime et les Français l'ont accepté". Il a ajouté que l'accord prévoit la création, pour alimenter ces paiements, d'un fonds financé par les entreprises françaises opérant en Libye.

La première proposition avait été jugée "inacceptable" par les familles qui avaient qualifié la seconde de "cynique".

Pour les familles, ce qui a été signé le 11 septembre est un accord de principe prévoyant un engagement à conclure les négociations d'indemnisation dans un délai d'un mois. Cet accord avait permis la levée de sanctions internationales contre Tripoli à l'ONU.

Seif al-Islam Kadhafi avait également accusé lundi le gouvernement français de bloquer les négociations.

En septembre, au lendemain de la conclusion de l'accord, il avait évoqué devant la presse la nécessité pour Paris de régler le sort de six Libyens, dont le beau-frère du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, condamnés par contumace en France à la perpétuité en 1999 pour l'attentat contre le vol UTA. Tripoli affirme qu'ils sont innocents et souhaitent l'annulation des poursuites.

Il avait également mentionné la nécessité pour Paris de verser des indemnités pour trois Libyens tués par l'aviation française, qui a abattu, selon Tripoli, un bombardier libyen au-dessus de N'Djamena dans les années 80.

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