victimes attentat

(mercredi 15 octobre 2003, 21h30)

DC-1O d'UTA: des contacts "informels" entre négociateurs libyens et français

PARIS (AFP) - Des contacts "informels" ont été renoués mercredi entre négociateurs libyens et français, au lendemain de la rupture par la Fondation Kadhafi des négociations à Paris sur une indemnisation définitive des familles de victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA, a-t-on appris auprès de leur porte-parole, Guillaume Denoix de Saint-Marc.

"J'ai eu ce matin une conversation de plus d'une heure avec Salah Abdel Salam (le chef de la délégation libyenne, ndlr) et le contact n'est pas rompu", a-t-il annoncé.

Selon lui, la délégation libyenne n'avait pas quitté la France en fin de matinée mercredi.

Dans la soirée, l'entourage du président Jacques Chirac a souhaité "vivement que les engagements pris par la Libye soient tenus". Le président avait déjà exprimé ce souhait dimanche soir après avoir mis en garde Tripoli contre des "conséquences" sur les relations entre les deux pays.

L'Elysée a également affirmé "avoir pris note de la suspension, semble-t-il, des discussions", en rappelant que "ce sont les familles qui négocient".

A 20h30 mardi, les quatre négociateurs libyens ont mis un terme au dialogue, organisé en un lieu tenu secret à Paris. Trois représentants des familles et deux membres de l'association SOS attentats avaient pris place à la table de négociations.

"Nous avions progressé de façon plutôt positive sur l'ensemble du processus. Nos interlocuteurs ont eux-aussi été déçus, je crois, de devoir interrompre une négociation entravée par l'escalade verbale et l'incompréhension entre Tripoli et Paris", a déclaré mercredi M. Denoix de Saint-Marc.

Les propositions formulées mardi par les Libyens "ne sont pas conformes aux souhaits exprimés par la majorité des familles des victimes du DC 10", a pour sa part estimé la présidente de SOS attentats, Françoise Rudetzki.

Seïf al-Islam, président de la Fondation Kadhafi, avait fait état lundi d'un "accord secret", conclu le 11 septembre et accepté, selon lui, par les Français à l'occasion de la dernière rencontre entre les deux parties, prévoyant notamment de "payer au maximum un million de dollars par victime".

Un accord démenti mardi soir par le ministère des Affaires étrangères: "il n'y a aucun accord secret de quelque type que ce soit, de quelque nature que ce soit", a assuré son porte-parole.

Peu après cette réplique, la délégation libyenne recevait un coup de téléphone et quittait la table, selon une source proche du dossier.

Washington et Londres ont pour leur part obtenu, en août, un accord sur l'indemnisation des victimes de Lockerbie (Ecosse) qui a fait 270 morts en 1988, d'un montant quatre fois supérieur au million de dollars proposé aux familles de victimes du DC-10 en l'état de la négociation.

L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, en 1989 au-dessus du désert du Ténéré (Niger).

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