victimes attentat

(Lundi 1er décembre 2003, 09h44)

Premier sommet euro-maghrébin sur la sécurité et la coopération en Méditerranée

TUNIS, 1er déc (AFP) -

Un sommet des dirigeants de la Méditerranée occidentale, le "Dialogue 5+5", consacré à la sécurité et à la coopération, réunira pour la première fois les 5 et 6 décembre, les dirigeants du Maghreb (Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie et Tunisie) et d'Europe du sud (Espagne, Portugal, Italie, France et Malte).

Ce sommet du "Dialogue 5+5" sera également consacré à l'affirmation des liens politiques et socio-économiques entre les pays des rives du nord et du sud de la Méditerranée et aux problèmes de l'immigration clandestine.

Le "dialogue 5+5" est un cadre informel né d'une idée de la France et créé par la Déclaration de Rome en 1990. Il vise à favoriser un "dialogue efficace" entre pays du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique pour faire du bassin méditerranéen "une ère de paix, de coopération, de sécurité et de stabilité".

La lutte anti-terroriste occupera une bonne place dans les discussions, ce dossier intéressant au plus haut point les pays d'Europe comme ceux du Maghreb touchés par ce fléau.

Le "Dialogue 5+5" avait été relancé lors d'une réunion ministérielle en 2001 à Lisbonne, mais était resté en veilleuse en raison entre autres des tensions liées au conflit au Proche-orient.

On souligne à Tunis l'importance des liens de partenariat entre l'Union européenne et les pays associés, la Tunisie ayant été en 1995 le premier pays du Maghreb à signer un accord de partenariat et de libre-échange.

Le sommet "5+5" de Tunis sera "une excellente occasion pour élargir les perspectives du partenariat solidaire au sein de l'espace euro-méditerranéen et de renforcer les attributs de la sécurité et de la paix" dans la région, a estimé le président Zine El Abidine Ben Ali.

S'agissant de l'immigration illégale, pour la première fois devraient également se trouver face à face pour en débattre les dirigeants des pays d'où partent les clandestins (Maroc, Tunisie, Libye) et ceux qui les accueillent (Espagne, Italie), avec les multiples drames engendrés par ces migrations.

Ce premier sommet du "Dialogue 5+5" a été précédé fin octobre d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des dix pays participants à Saint-Symphorien-le-Château (ouest de Paris).

Présidée par le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, cette réunion a été consacrée à la stabilité et la sécurité, au développement économique, à l'intégration maghrébine, aux échanges humains et aux migrations.

Evoquant les "défis régionaux" en Méditerranée occidentale, les ministres ont souhaité approfondir le dialogue "5+5" et renforcer la coopération et sont convenus de relancer le processus euro-méditerranéen pour stimuler une "solidarité active" entre les deux rives de la Méditerranée.

S'agissant du sommet de Tunis, ils ont insisté sur la nécessité du renforcement de l'intégration maghrébine, qualifié d' "objectif permanent", et de "coopérations renforcées" dans les domaines de l'énergie, de l'eau, des transports et des technologies de l'information.

On attend également beaucoup, à Tunis, de possibles rencontres en apparté de certains dirigeants sur les problèmes qui les divisent, telle celle du Roi Mohamed VI du Maroc et du président algérien Abdelaziz Bouteflika sur le Sahara qui empêche toute intégration maghrébine.

Le président français Jacques Chirac et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pourraient également se côtoyer lors du sommet de Tunis, la question de l'indemnisation des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA par Tripoli restant pendante. Cet attentat avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 102 Africains et 54 Français, en 1989, au dessus du désert du Ténéré (Niger).

Retour au menu presse 2003