victimes attentat

(Mercredi 3 décembre 2003, 16h01)

Le collectif des familles du DC-10 d'UTA parle d'un nouvel échec

PARIS (Reuters) - La délégation libyenne chargée de négocier un accord d'indemnisation avec les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA a brusquement quitté Paris mardi à la veille de la signature, a-t-on appris mercredi auprès du "collectif des familles du DC-10 en colère".

"C'est avec étonnement et indignation que nous constatons l'interruption de ces négociations", précise-t-il dans un communiqué.

"Nous demandons aux pouvoirs publics français (...) et aux représentants des 17 autres Etats dont des ressortissants ont été tués de maintenir leur effort pour que les familles des 170 victimes de cet attentat obtiennent enfin justice", poursuit le communiqué.

Les négociations avaient été interrompues fin octobre, quelques jours après une ferme mise en garde de Jacques Chirac.

Au dernier jour de sa visite au Maroc, le chef de l'Etat avait averti que la France tirerait "sans agressivité" mais "sans faiblesse" les conséquences du non-respect par Tripoli des engagements fixés par un accord de principe conclu en septembre.

Mardi, Paris a rappelé Tripoli à ses engagements avant le début de la visite d'Etat de Jacques Chirac en Tunisie et le sommet "5+5", qui doit réunir, vendredi et samedi à Tunis, cinq Etats du Sud de l'Europe et les cinq Etats membres de l'Union du Maghreb arabe dont la Libye.

REVIREMENT

Les autorités tunisiennes ont indiqué que Mouammar Kadhafi serait présent à Tunis. La porte-parole de Jacques Chirac a déclaré qu'il n'y avait pas de rencontre prévue entre les deux hommes en marge du "5+5".

Selon le collectif des familles, les négociations ont repris à la mi-novembre après une rencontre à Londres entre le porte-parole des familles, Guillaume Denoix de Saint Marc, et le fils du colonel Kadhafi, Seïf al-Islam Kadhafi.

Ces discussions ont permis d'aboutir à un nouvel accord de principe basé sur un "compromis acceptable, chaque partie faisant des concessions difficiles", ajoute le communiqué.

L'association SOS-Attentats, qui représente également les familles, et les pouvoirs publics français ont été informés et ont avalisé cet accord.

Une réunion de clôture et de signature avait alors été programmée à Paris, entre le 29 novembre et le 2 décembre.

"Contre toute attente, à son arrivée, la délégation libyenne (...) a fait état du revirement de sa position et a adopté une position totalement différente", explique le collectif qui juge cette "nouvelle position inacceptable".

Les négociations dans le dossier du DC-10, qui a explosé au-dessus du désert du Ténéré, au Niger, en septembre 1989, ont été relancées au mois d'août après le versement par Tripoli de 2,7 milliards de dollars aux familles des victimes de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un Boeing de la Panam en décembre 1988.

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