victimes attentat

(jeudi 8 janvier 2004, 18h00)

DC-10: espoir de règlement avec la visite jeudi et vendredi à Paris du ministre libyen des Affaires étrangères


PARIS (AP) - Le ministre libyen des Affaires étrangères Abderrahmane Chalgham effectue jeudi et vendredi une visite officielle en France, a annoncé jeudi le Quai d'Orsay, suscitant l'espoir d'un règlement du différend avec Tripoli sur l'indemnisation des familles des victimes du DC-10 d'UTA.

M. Chalgham rencontrera son homologue français Dominique de Villepin vendredi à 16h, et les deux hommes s'exprimeront devant la presse à l'issue de cet entretien, ajoute le ministère dans un communiqué.

Au cours de sa visite, le ministre libyen aura également des entretiens au Sénat et à l'Assemblée nationale, ainsi que des contacts avec le MEDEF et la Chambre de commerce franco-libyenne, ajoute-t-on de même source.

Le collectif des familles de victimes conduit par Guillaume Denoix de Saint Marc espère que cette visite officielle permettra de conclure les difficiles négociations engagées avec la Fondation Kadhafi, jusqu'alors infructueuses.

"Les discussions se poursuivent dans un climat positif", a assuré M. Denoix de Saint Marc à l'Associated Press, souhaitant qu'aucune interférence ne vienne troubler les pourparlers avec la délégation libyenne.

"On a vu, à d'autres occasions, des événements tout faire exploser, alors je reste prudent", a-t-il ajouté. "Il faut qu'on nous laisse travailler."

La France avait accepté en septembre dernier la levée des sanctions onusiennes frappant la Libye, bien que n'ayant reçu aucune indemnisation après l'attentat contre le DC-10 au-dessus du Niger, le 19 septembre 1989 (170 morts), contrairement à Londres et Washington en réparation de l'attentat de Lockerbie, le 21 décembre 1988 (270 morts). Les tractations entre la Fondation Kadhafi et le collectif s'éternisant, Paris avait rappelé Tripoli à l'ordre.

Contactées par l'AP, des sources proches de la Fondation Kadhafi ont confirmé jeudi que M. Chalgham était à Paris pour annoncer conjointement avec son collègue français la signature d'un accord entre cet organisme libyen et le collectif des familles de victimes.

De mêmes sources, on ajoute qu'en vertu de l'accord envisagé, chacune des familles concernées pourrait obtenir une indemnisation d'un montant maximal d'un million de dollars (800.000 euros). Par comparaison, les familles des victimes de Lockerbie ont été indemnisées à hauteur de dix millions de dollars par passager ayant péri dans l'attentat de 1988 contre un Boeing de la PanAm.

Le 20 décembre, Dominique de Villepin affirmait que "les engagements pris par les autorités libyennes" à propos de l'affaire UTA devaient être "mis en oeuvre sans délai". Faisant état de "progrès" dans les discussions, il ajoutait que la France souhaitait "vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement définitif".

AP
tl/mw/com

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