victimes attentat

(Mercredi 24 novembre 2004)

La nouvelle Libye

Premier président français à se rendre en Libye depuis l'indépendance du pays en 1951, Jacques Chirac entend sur place normaliser des relations franco-libyennes marquées par l'explosion d'un DC10 d'UTA en 1989. C'est l'un des derniers responsables européens à faire le déplacement depuis la levée des sanctions de l'UE en janvier 2004.

'Un nouveau chapitre'

Un peu plus de 15 ans après l’explosion en plein vol au-dessus du désert du Ténéré d’un DC10 d'UTA, la France s’apprête par la visite inédite de son président à tourner une page dans ses relations houleuses avec la Libye. En septembre dernier, le gouvernement libyen et les associations de familles des 54 morts français ont abouti à un accord d'indemnisation d'un million de dollars par victime. La Libye a également publiquement renoncé au terrorisme et aux armes de destruction massive et a aussi accepté de régler sa dette de 44,4 millions d'euros à l'égard de la Coface, la compagnie française d'assurance-crédit des exportations.

Jacques Chirac aura à Tripoli deux entretiens avec le colonel Khadafi et sera son hôte à dîner au palais de Bab Azizia. Les discussions devraient porter sur l'Irak, l'Afrique, la lutte contre le terrorisme et la coopération économique. Il devrait aussi être question de droits de l'homme et du sort de cinq infirmières bulgares et d’un médecin palestinien condamnés à mort sous l'accusation d'avoir provoqué une épidémie de sida dans un hôpital pour enfants.

En décembre dernier, lors d'un sommet euro-maghrébin "5+5" 2003 en Tunisie, les deux hommes s'étaient ostensiblement ignorés, n'échangeant même pas un regard. Depuis la levée des sanctions de l'UE en janvier 2004, Jacques Chirac a d’ailleurs déjà été précédé sur place par José Maria Aznar, Tony Blair, Silvio Berlusconi et Gerhard Schroeder. D’où notamment un gazoduc de plusieurs milliards de dollars reliant la Libye à l'Italie et un puits de pétrole allemand dans le désert.

Jacques Chirac sera accompagné d’une vingtaine de chefs d'entreprise, dont le PDG de Dassault Aviation, celui de Gaz de France ou de Total. Comme beaucoup d’autres, les sociétés pétrolières françaises comptent en effet sur des ressources libyennes estimées à 29,5 milliards de barils, soit 3% du total mondial. Jusqu’ici, les échanges franco-libyens ont été qualifiés de « modestes » par le porte-parole de l'Elysée.

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