victimes attentat

(vendredi 4 février 2005, 11h38)

La ministre française de la Défense
en visite officielle en Lybie


PARIS (AFP) - 04/02/2005 11h38 - La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie effectue vendredi soir et samedi une visite officielle en Libye, conséquence de la levée de l'embargo européen le 11 octobre sur les livraisons d'armes à Tripoli.

Ce déplacement de 24 heures, qui ne doit déboucher sur aucune annonce spectaculaire en matière de contrats d'armement, vise essentiellement à fixer le cadre des futures relations bilatérales de défense entre la France et la Libye.

Cette visite fait suite à celle du président Jacques Chirac en novembre, la première d'un chef d'Etat français depuis l'indépendance de la Libye en 1951. Ce déplacement avait consacré la relance des relations bilatérales après le règlement pour l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, qui avait fait 170 morts en 1989.

"Il s'agit d'une reprise par étapes d'une relation bilatérale dans tous les domaines, dont celui de la Défense", a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, Jean-François Bureau.

Mme Alliot-Marie et ses interlocuteurs libyens, dont Mouammar Kadhafi qu'elle doit rencontrer samedi, vont "définir la relation future de coopération dans le domaine de la Défense", selon M. Bureau.

Cela se traduira à terme par la conclusion d'un accord-cadre, d'une lettre d'intention dans trois domaines: "le dialogue stratégique, la coopération militaire et la coopération dans le domaine de l'armement", selon le porte-parole.

"Le but n'est pas d'engager des discussions, mais de faire l'inventaire des intentions et des centres d'intérêt de nos interlocuteurs dans ces domaines", a ajouté M. Bureau pour qui "nous comprenons, au vu des contacts préliminaires, qu'il y a chez les Libyens un souci de rénovation des matériels anciens", plutôt qu'une volonté de commander de l'armement neuf.

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait jugé samedi, à l'occasion d'une visite en Tunisie voisine, que la Libye était désormais un "interlocuteur incontournable" qui doit retrouver sa place dans "le concert des nations" comme au plan régional.

Le ministère de la Défense a rappelé jeudi que la visite de Mme Alliot-Marie à Tripoli s'inscrivait également dans le prolongement de la conférence dite "5+5", qui s'était tenue à Paris le 21 décembre.

A cette occasion, les ministres de la Défense de dix pays de l'Europe du Sud et du Maghreb, dont la Libye, avaient décidé de mettre en place une structure permanente consacrée à "la sécurité en Méditerranée occidentale" pour faire face notamment au terrorisme et aux trafics illégaux.

Les représentants des dix pays --cinq du sud de l'Europe (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et cinq Etats de l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie-- avaient signé une "déclaration d'intention" et approuvé un "plan d'actions" pour 2005 en matière de "sécurité et de défense" dans cette région.

La visite de la ministre de la Défense intervient alors qu'Hannibal Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, fait parler de lui en France. Une enquête a été ouverte mercredi par la police parisienne après des incidents provoqués dans des grands hôtels parisiens par Hannibal Kadhafi, contre qui sa compagne a déposé plainte, selon une source policière jeudi.

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