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(samedi 5 février 2005)

ECO - France-Libye : ministre française de la Défense longuement reçue par Kadhafi

TRIPOLI, 5 fév (AFP)

La ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie a été longuement reçue par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, samedi dans son palais Bab Aziziyah de Tripoli, a constaté un journaliste de l'AFP.

La rencontre de près de deux heures s'est achevée par une vingtaine de minutes d'entretien en tête-à-tête.

"Ce fut un très bon dialogue dans une atmosphère excellente et très cordiale", a jugé un des membres de la délégation française à l'issue de l'entretien.

Mouammar Kadhafi a accueilli la ministre dans un bureau de son palais en lui demandant "des nouvelles de (son) ami Jacques Chirac".

Assis derrière un monumental bureau et prenant parfois des notes, le dirigeant libyen a écouté la ministre française lui faire part de sa volonté de "concrétiser les relations de confiance entre la Libye et la France".

"Nos bonnes relations dans le domaine de la Défense sont très anciennes, et la nécessité aujourd'hui de faire face à des risques (communs) nous conduit à renouer des relations de même niveau", a ajouté Mme Alliot-Marie à Mouammar Kadhafi.

L'entretien, qui s'est ensuite déroulé à huis clos, a porté sur l'Afrique et la présence française sur ce continent notamment en Côte d'Ivoire, la position de la France face à la guerre menée par les Américains en Irak, la situation au Darfour (ouest du Soudan), les relations entre Paris et Djibouti, et la question de l'immigration clandestine vers l'Europe à partir de l'Afrique.

Face à Mouammar Kadhafi, qui a plaidé pour que l'Afrique résolve elle-même ses conflits internes, Mme Alliot-Marie a assuré que la présence française en Côte d'Ivoire était justifiée par le mandat des Nations unies, à la demande d'Abidjan.

Selon l'entourage de Mme Alliot-Marie, le dirigeant libyen l'a également questionnée sur les relations entre la France et Djibouti, marquées par l'affaire Bernard Borrel, du nom du juge français décédé dans des conditions mystérieuses à Djibouti en 1995.

M. Kadhafi a rappelé, selon cette source, que l'opposition française de participer à la guerre en Irak avait contribué à rehausser l'image de la France dans la région.

Mme Alliot-Marie a insisté pour sa part sur la nécessité de bâtir une relation basée sur la confiance, qui est la seule à même, selon elle, de permettre aux deux pays de gérer des dossiers d'intérêts communs, dont celui de l'immigration clandestine.

La ministre a rappelé que la France avait organisé en décembre dernier à Paris une conférence dite "5+5", où les ministres de la Défense de dix pays de l'Europe du Sud et du Maghreb, dont la Libye, avaient décidé de mettre en place une structure permanente consacrée à "la sécurité en Méditerranée occidentale" pour faire face notamment au terrorisme et aux trafics illégaux.

La visite de Mme Alliot-Marie, arrivée vendredi soir en Libye, fait suite à celle du président français Jacques Chirac en novembre et la levée de l'embargo européen sur les armes à destination de Tripoli en octobre dernier.

La France s'est déclarée disposée à participer à la rénovation de matériels militaires libyens affectés par l'embargo, et par la fourniture de nouveaux matériels.

© 2005 AFP

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