victimes attentat

(lundi 9 février 2005)

Arrivée à Niamey des otages libérés par un groupe armé touareg

NIGER - 9 février 2005 - AFP

Les quatre militaires nigériens libérés après cinq mois de détention par un groupe armé touareg, dans le nord du Niger, sont arrivés durant la nuit de mardi à mercredi à Niamey à bord d'un vol affrêté par la Libye, a appris mercredi l'AFP de source gouvernementale.

Ces quatre militaires, qui étaient aux mains du Front de libération de l'Aïr et de l'Azaouak (FLAA), se trouvaient en Libye depuis cinq jours après que les autorités libyennes eurent négocié leur libération le 23 janvier, selon le président de la Commission nigérienne des droits de l'homme et des libertés fondamentales (CNDH/LF, gouvernementale), Garba Lompo.

M. Lompo a précisé que la libération des otages, "pour des raisons humanitaires", a été rendue possible grâce à la médiation de la Fondation Kadhafi et "qu'aucune rançon n'avait été versée" aux dirigeants du FLAA.

"Des négociations menées par la Fondation Kadhafi, qui oeuvre pour la promotion et la protection des droits de l'homme, ont abouti à la libération des otages", a-t-il dit.

"Nous avons été bien traités, bien nourris lors de notre détention", a déclaré à la presse un des quatre otages.

"La libération des trois gendarmes -Boubacar Moumouni, Adamou Hassoumi et Habibou Aboudou- et du soldat Abdoulaye Abarchi est d'ordre humanitaire", avait indiqué Mohamed Ag Boula, le chef du FLAA, sur une radio privée de Niamey.

Les éléments de Mohamed Ag Boula, frère de l'ex-ministre du Tourisme nigérien Rhissa Ag Boula, incarcéré pour "complicité de meurtre", avaient enlevé les quatre otages en août 2004 après avoir attaqué plusieurs véhicules sur les routes du nord du pays.

Une partie de la presse de Niamey s'est interrogée sur les dessous des négociations entre la Libye et M. Ag Boula, qui avait laissé entendre qu'il voulait "échanger" les quatre otages contre la relaxe de l'ex-ministre.

Figure de proue de la rébellion touarègue, Rhissa Ag Boula avait dirigé le FLAA, le plus radical des ex-mouvements rebelles, jusqu'à la fin de la rébellion en 1995.

Nommé ministre de l'Artisanat et du Tourisme en 1996 et limogé en février 2004, il a ensuite été incarcéré à la prison civile de Say, au sud de Niamey pour "complicité" du meurtre d'un militant du parti au pouvoir à Agadez, sa région d'origine.

Depuis juillet, des hommes se présentant comme des ex-combattants touaregs du FLAA revendiquent des attaques dans le nord du Niger qui ont fait plusieurs morts. Les autorités ont démenti l'existence d'une rébellion et imputé ces attaques à des "bandits armés" qui écument la région depuis la fin du conflit touareg, qui a duré de 1991 à 1995.

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