victimes attentat

(Mercredi 31 août 2005)

17 ans après, la Libye disculpée par un des enquêteurs de Lockerbie


Paris, France, 31/08 - Des révélations anonymes d`un policier écossais "de haut rang" ayant participé à l`enquête et aujourd`hui à la retraite, viennent de renforcer le doute sur l`implication de la Libye, dans l`attentat aérien du Boeing 747 de la PanAm survenu en décembre 1988 au-dessus de la petite ville écossaise de Lockerbie, rapporte ce mardi la presse française.

La Justice écossaise, rappelle-t-on, a jugé en janvier 2001 le Libyen Abdel Basset Ali al-Megrahi, agent des services de sécurité du colonel Kadhafi, comme le vrai responsable de la tragédie de Lockerbie et l`a condamné à 27 ans de détention pour les meurtres de 270 personnes dont les 259 passagers et membres d`équipage et 11 résidents du village de Lockerbie, en Écosse.

La cour écossaise siégeant aux Pays-Bas, l`a reconnu coupable d`avoir disposé, dans une valise introduite le 21 décembre 1988 dans la soute à bagages du Boeing 747 de la PanAm, une radiocassette truffée d`explosifs et activée par un détonateur sophistiqué .

Ce Boeing de la PanAm, qui assurait la liaison Londres-New York, avait explosé au-dessus de Lockerbie, 38 minutes après seulement son décollage.

Selon les révélations du policier écossais, les agents de la centrale de renseignements américaine (CIA) qui enquêtaient sur la tragédie, auraient "écrit le scénario", accablant à priori la Libye et fabricant à postériori l`indice identifié comme élément du détonateur, a rapporté mardi le quotidien français "Le Figaro".

Pour le journal, l`activité des agents américains au moment de l`enquête, soulève bien des questions car, ils ont occupé le terrain de Lockerbie, avec préséance sur les inspecteurs écossais, dans la recherche d`indices.

Ces Américains avaient également récupéré la valise d`un des leurs, victime de la tragédie, l`ont ensuite vidée, avant de la restituer, bien nettoyée, comme "preuve matérielle".

D`autre part, l`expertise scientifique qui a tenu un rôle déterminant dans l`argumentaire de l`accusation est contestée; car la compétence d`Alan Feraday, l`un des quatre experts en explosifs commis par la Justice, qui avait reconstitué la pièce à conviction, est considérée par la Justice écossaise comme infondée à se présenter comme "un expert en électronique".

Deux autres cas, des condamnations prononcées sur la foi de ses expertises ont aussi, été cassées.

Pourquoi la piste libyenne a-t-elle été privilégiée alors qu`une autre, crédible, conduisait au Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général d`Ahmed Djibril et à son commanditaire, l`Iran ? s`interroge le journal.

Dans tous les cas, la Commission de révision des affaires criminelles saisie du cas d`al-Megrahi pourrait, 17 ans après les faits, relancer l`enquête si elle devait conclure à l`iniquité du procès.

L`ancien policier a expliqué que s`il a tardé à se manifester, c`est à cause d`une part, de "la peur d`être vilipendé en n`apparaissant pas solidaire" et d`autre part, de "la conviction", qu`au moment où il s`est avisé de la magouille, la perspective d`un procès était "rien moins qu`une certitude".

Retour au menu presse 2005