victimes attentat

(Mardi 15 novembre 2005)

Le sort des infirmières bulgares fixé aujourd’hui

La Bulgarie retient son souffle. Le sort de ses cinq infirmières et du médecin palestinien accusés depuis 1999 d’avoir inoculé le sida à 426 enfants soignés à l’hôpital de Benghazi, en Libye, est suspendu à la décision en appel que rend aujourd’hui la Cour suprême de Tripoli. Ils ont déjà été condamnés à mort en première instance en 2004. Cette fois, le tribunal peut confirmer la sentence, ordonner un nouveau procès ou reporter sa décision. Ivan Nenov, l’époux de l’une des infirmières détenues en Libye depuis 1999, est pessimiste : « Nous n’avons pas beaucoup d’espoir, car ma femme et ses collègues sont devenues un enjeu dans un contexte politique international. La Libye en fera le commerce au prix qu’elle désire. »

Les spécialistes du sida ont eu beau expliquer ce drame par les déplorables conditions sanitaires de l’hôpital, la Libye du colonel Kadhafi, soucieuse de masquer ses défaillances, a réfuté les conclusions des expertises. Pour justifier l’apparition de ces cas de sida, Kadhafi, au pouvoir depuis trente-six ans, a évoqué un complot orchestré par la CIA ou le Mossad, les services secrets israéliens. De leur côté, les Etats-Unis et l’Union européenne, sollicités par la Bulgarie pour sauver ses infirmières, réclament la libération des condamnés. Mais leurs relations avec les deux pays compliquent la donne : l’UE est soucieuse d’aider la Bulgarie, candidate à l’adhésion, mais ne veut pas froisser la Libye, un partenaire économique riche en pétrole. Les Etats-Unis ménagent eux aussi la chèvre et le chou : ils soutiennent les Bulgares (membres de la coalition en Irak), tout en évitant une rupture avec le régime libyen, avec qui ils se sont réconciliés. Quoi qu’il en soit, la Bulgarie a affirmé qu’elle excluait le versement d’une compensation financière aux familles des enfants malades pour obtenir la libération des infirmières, comme le proposait la Libye. F. V.

Vartan Quelques dizaines de personnes ont manifesté hier à Paris pour l’annulation de la condamnation à mort des accusés, à l’appel notamment de Sylvie Vartan, d’origine bulgare.

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